Je sais, ce terme peut faire peur. Ça sonne de gauche un peu. Tout de suite, on pense aux manifestations dans les rues, aux sommets de ci et de ça.
Mondialisation: Interaction généralisée entre les différentes parties de l'humanité. Source: Larousse
J’aime ce mot: humanité.
Cela nous rappelle que l’on est non seulement humain, mais que nous faisons partie d’un groupe immense d’humains. Un peu plus de 8 milliards.
Pour moi, le concept de mondialisation me ramène à la base. À ce que nous sommes, à l’importance de nos actions de manière individuelle ou collective et à l’impact de ces actions, nos actions, sur les autres. Mais aussi, à l’impact des actions des autres sur nous, comme personne et comme société.
Pour ce mois de décembre, plus que les autres, le thème de la mondialisation prend une forme beaucoup plus tangible. On a qu’à penser aux attentats de Paris du mois dernier, de la décision du Canada d'accueillir 25 000 réfugiés Syriens, du sommet sur les changements climatiques, des fêtes de Noël qui s’en viennent et de notre surconsommation légendaire.
Dans notre petit univers protégé qu’est le Québec, il est facile d’oublier que des milliers de gens meurent ailleurs à cause de la guerre ou de la faim, que des gens très pauvres, parfois prisonniers politiques ou enfants, fabriquent les choses que l’on va acheter pour Noël, que plusieurs femmes n’ont pas le droit à l’éducation et qu’elles sont cantonnées à faire des enfants dès leur adolescence, que le pétrole que l’on achète de l'Arabie Saoudite sert parfois à financer des attentats terroristes… Il est facile d’oublier que beaucoup de nos déchets se retrouvent dans des estomacs d’oiseaux ou de poissons... et que nous mangeons probablement ces mêmes poissons contaminés.
Nous sommes tellement interreliés, mais en même temps enfermés dans notre confort matériel que l’on oublie, ou on a juste pas le temps de s’arrêter pour y réfléchir. Même pauvre ici, on est plus riche que des milliards de gens. Oui, il y a de la souffrance ici, oui, il y a des enfants pauvres, mais ces enfants auront toujours plus de chance dans la société, juste parce qu’ils ont un passeport canadien et accès au système d’éducation. Ces enfants deviendront des adultes avec une chance incroyable à saisir... une chance, mais aussi un pouvoir dont bien souvent ils n’auront pas conscience : le pouvoir de faire des choix. Le pouvoir d’avoir un impact dans le monde, directement ou indirectement.
J’aime profondément l’humanité. Dans sa différence, dans son interrelation, dans son unicité. J’aime essayer de la comprendre, même dans ses défauts les plus atroces.
J’aimerais, pour décembre, vous inviter à réfléchir profondément sur votre place dans le monde. Sur la portée de vos actions quotidiennes. Sur les évènements et les changements qui surviennent au niveau international et qui ont des répercussions sur notre société. Essayez d’être ouvert d’esprit, essayer de vous positionner dans le monde comme homme ou comme femme et de réfléchir à son sens pour vous.
Je sais, je suis un peu intense ce mois-ci. Je suis personnellement en grande réflexion sur la vie. Et je trouve que le temps des fêtes et la Nouvelle Année sont des moments parfaits pour s’arrêter et voir un peu mieux ce qui se passe vraiment autour de nous.
Joëlle Boutin
Co-fondatrice Femmes Alpha