Parlons-en en ce mois de mars, cher à la condition féminine. Tant de textes, de lois écrites ici et là qui ont tenté et tentent encore aujourd’hui d’effacer ces écarts entre les hommes et les femmes dans le monde du travail.
À l’issue de mon premier entretien professionnel en France, fraîchement débarquée du Québec, je ne pensais pas en ressortir aussi choquée par des propos si tranchés quant à mon statut de femme célibataire. J’allais déranger et ma place serait difficile à acquérir, surtout parmi les femmes. Voilà, c’était dit.
Un peu plus tard, dans le métro parisien, mon regard fut attiré par une grande affiche de campagne pour l’Égalité de la rémunération. Campagne lancée 10 ans après la loi sur l’Équité salariale avec laquelle j’avais vécu mes premières expériences de consultante en rémunération au Québec en collaboration avec la Commission sur l’équité salariale.
Les entreprises évoluent toutes dans un contexte sociétal empreint de stéréotypes. La division sexuée des rôles, des compétences et des savoirs est encore visible en France comme au Québec. Et par conséquent, les écarts de salaires, de progressions de carrière, de retraites… demeurent encore en faveur des hommes des deux côtés de l’océan. Mais osez parler de salaire en France, sujet tabou, et surtout lorsque vous êtes une femme…
Ce constat d’inégalité, tout le monde est au courant et le vit. Pour autant, malgré cette conscience, malgré les lois, on continue insidieusement à pratiquer, à reproduire ces stéréotypes alors que le désir d’égalité semble consensuel.
Le remède est de briser ces stéréotypes à son échelle, dans sa « petite vie », en tant que femme, car c’est vous qui ferez la différence! Osez en parler, s’informer, s’estimer, prendre confiance, s’exprimer sur sa valeur.
Donc… osez!
Et pour oser, il faut parfois juste une rencontre, un mot, une référence… un déclic.
Nous sommes au premier rang pour défendre nos conditions, nos droits et nos places au sein de la société. Parmi les vraies solutions, la solidarité féminine est un vrai levier pour mieux avancer sur l’amélioration de nos conditions. Les hommes ont une certaine facilité à développer leurs réseaux, coopter, accorder des privilèges mutuels au sein d’un groupe (souvent limité aux hommes). Loin d’adopter une pratique élitiste et fermée, abordons la question de solidarité féminine de façon plus moderne, dans la mixité et l’inclusion, au quotidien.
NB : rédigé en période électorale française…