Fondatrice de l’organisme Gouvernance au féminin, Caroline Codsi occupe également le poste de Vice-présidente principale et directrice générale, Est du Canada pour Cira Services médicaux.
Femme immigrante flamboyante, passionnée et hyper engagée, Caroline m’a impressionnée non pas par son parcours professionnel, mais par sa spontanéité, par son courage et par-dessus tout, par ses yeux brillants d’intelligence et son rire fougueux. Oui, nous pouvons être impressionnés par un rire!
Comment on en vient à faire ça?
Je suis mère monoparentale à temps plein depuis 11 ans.
Il n’y a aucune recette magique. Il y a autant de personnalités qu’il y a de réussites variées. Mais ce qui a fonctionné pour moi, c’est d’abord d’avoir vécu la guerre pendant mon enfance au Liban. J’ai passé une grande partie de mon enfance et de mon adolescence ballottée à cause de cette guerre. Ça apporte un certain niveau de courage et de résilience.
Je me suis retrouvée seule à Paris à 17 ans sans un sou pendant que mes parents étaient au Liban. Et pour manger, me loger ou aller à l’école, il fallait que je trouve des sources de revenus. Donc j’avais deux emplois et j’étais étudiante en terminal. Je me suis retrouvée à devoir composer avec plusieurs éléments que les jeunes de 17 ans n’ont pas normalement à assumer.
C’est à ce moment-là que j’ai rencontré mon premier mari (à 17 ans) et nous nous sommes mariés quatre ans plus tard. Un an plus tard, nous sommes venus vivre au Canada. Nous sommes arrivés ici en 1990 avec plein de rêves, d’idées et d’ambitions, mais pas de moyens.
Quelque part, j’ai toujours été convaincue que j’avais un rôle à jouer au-delà d’être la petite jeune dans la vingtaine qui débarque au Canada. Mais je n’avais aucune idée du comment…
Et, quelque part, l’injustice et la colère que j’avais en moi (suite à la guerre au Liban où nous avions l’impression d’être juste un pion dans un immense échiquier où tout le monde se foutait de nous) m’ont fait réaliser que je n’en voulais pas de ce monde tordu et mal foutu composé de valeurs qui ne me correspondaient pas. Je me suis dit que j’allais faire tout ce que je peux pour aider les gens qui ont tout perdu, ou qui sont dans une situation difficile. La première cause dans laquelle je me suis impliquée c’est Enfants Retour, car pour moi, la chose la plus horrible était l’idée que quelqu’un puisse prendre mes enfants. Encore aujourd’hui, je suis impliquée avec eux.
J’avais en moi le désir d’avoir un impact positif, de transformer cette énergie négative en quelque chose de positif qui allait aider quelqu’un quelque part.
Il y a environ 10 ans, j’ai décidé d’organiser un événement pour mon anniversaire au Cirque Éloise. J’avais décidé que l’argent irait à Enfants Retour. On a levé 86 000 $ net grâce à cet événement. Les gens d’Enfant Retour étaient très surpris! Et c’était le premier événement de ma vie. Suite à ce succès, beaucoup de gens se sont mis à m’approcher. Et comme j’ai toujours eu une grande aisance sur scène, que je suis bilingue et que j’ai le sens de l’humour et de l’entregent, les gens se sont dit que ce serait chouette si je pouvais épouser leur cause. Je me suis mise à m’impliquer à gauche et à droite.
Tu avais des enfants à ce moment-là?
Oui, j’avais mes enfants. J’avais commencé ma carrière, j’avais quitté mon mari et j’étais dans cette situation de mère monoparentale.
J’amenais mes enfants avec moi dans les réunions et je les impliquais en leur donnant plusieurs petites tâches. Ça les sensibilisait à la cause. Au fur et à mesure, ils comprenaient pourquoi je m’absentais. Cette implication m’a permis de rencontrer des gens qui ont vécu des choses tellement difficiles. Comme le papa de Cedrika Provencher ou le père de Julie Surprenant. Des gens qui te rappellent pourquoi tu fais ça. C’est énorme ce que ces gens-là ont vécu. Honnêtement, il n’y a rien qui bat ça. La guerre au Liban, ce n’est rien à côté de perdre ton enfant et de ne pas savoir ce qui est arrivé ou de retrouver ses ossements. C’est horrible.
Au départ c’était ma mission. J’aimais bien choisir des causes « underdog » pour ceux qui ne peuvent pas se défendre... Le plus souvent, ce sont les femmes et les enfants.
J’ai aussi commencé à m’impliquer avec le W des femmes. J’ai passé 9 ans sur le CA et le Comité de sélection. Plus je m’impliquais, plus je sentais le besoin d’aider des femmes qui vivaient des situations difficiles. Je suis présidente du Chaînon et j’ai été présidente d’honneur pour le Logis Rose-Virginie. Puis, il y a 6 ans, en 2010, je me suis lancée dans la Gouvernance au féminin, sans avoir de plan prédéfini. J’avais juste remarqué qu’il manquait sérieusement de femmes sur les conseils d’administration. Tout ça a commencé par un cocktail où je voulais rassembler des femmes pour parler de cette question. Alors que je pensais attire une trentaine de personnes, 150 femmes ont confirmé leur présence. C’était le 3 mai 2010.
J’ai même dû monter une petite conférence à leur demande. Ça a été difficile! Aujourd’hui, je connais beaucoup de choses sur la gouvernance au féminin... mais pas à ce moment-là. Ces gens-là pensaient vraiment que j’étais la guru dans ce domaine alors que je venais juste de « graduer ». Je n’avais aucune idée, mais je voulais apprendre. Je me suis mise à tout lire, à m’instruire et j’ai livré mon information. Ça a été super bien reçu!
Ça m’a donné l’occasion d’une part d’apprendre sur le sujet et d’autre part, de me retrouver dans une situation où les gens me demandaient : « C’est quand le prochain événement? ». La Gouvernance au Féminin est démarrée comme ça. À la limite, au départ, c’était juste « Caroline Codsi vous invite»... Ça prenait un nom! On a choisi simplement La Gouvernance au féminin.
Aujourd’hui quel est le pourcentage de femmes sur les conseils d’administration?
C’est 15.9 %. Ça n’a pas beaucoup augmenté au Canada alors qu’en France, c’était 12 % en 2010. Aujourd’hui, ils sont à 34 %. En France, c’est grâce à la loi des quotas de la députée Marie-Josée Zimmermann. Elle m’a d’ailleurs invitée à l’Assemblée nationale en décembre dernier pour parler de la gouvernance des femmes. Ça, c’est une énorme réalisation pour moi. C’est une chose d’être connue ici, chez nous, mais de se faire appeler pour aller parler à l’Assemblée à Paris, c’est « pincez-moi, je rêve! » Et je l’ai fait. Et c’était extraordinaire. Cela m’a donné l’occasion de rencontrer des femmes merveilleuses, dont la PDG des Champagnes Krug qui est venue donner une conférence pour la Gouvernance au féminin. Elle a d’ailleurs une page complète dans le journal des Affaires!
Donc ici, au niveau de l’avancement, c’est quasiment nul, mais au niveau des mentalités, les choses changent. Les gens sont beaucoup plus au courant et les hommes réalisent l’avantage d’avoir plus de femmes. Maintenant, il faut qu’ils agissent.
Y a-t-il vraiment un plafond de verre? Ou est-ce dû au fait que les femmes sont moins attirées par les postes de pouvoir?
Il y a les deux. Il y a le fait qu’elles sont moins attirées. Parce que la quête de pouvoir n’est pas typiquement féminine. C’est très masculin. Donc oui, il y a des femmes qui pourraient avoir le pouvoir, mais elles ne le veulent pas forcément. Ça dépend de la personnalité. Je pense qu’à plein de niveaux, nous avons des capacités supérieures aux hommes. Toutes les choses avec lesquelles nous sommes capables de jongler! Je pense que peu d'hommes ne seraient capables de faire ce que j’ai fait dans les 10 dernières années. La façon dont leur cerveau est fait, c’est presqu'impossible. Il y a quelqu’un dans mon équipe qui était une femme, qui est devenue un homme et qui prend des hormones. Il me dit dernièrement : « Caro, j’arrive plus à faire deux choses en même temps. Je te jure, avant je pouvais être sur une téléconférence et travailler en même temps. Mais je n’y arrive plus ». Nos cerveaux ne sont pas faits de la même façon et on ne voit pas les choses de la même façon. Et c’est justement pour ça qu’il faut que des femmes travaillent avec des hommes. De la même façon que je ne dirais jamais qu’il faut des CA exclusivement formés de femmes! Sur la Gouvernance au féminin, nous avons 30 % d’hommes sur tous les comités et notre CA compte 50% d'hommes! Aux événements, on a pratiquement la parité, car pour nous, c’est important.
Donc, pour répondre à la question, d’une part, pas toutes les femmes le veulent et d’autre part, les femmes qui peuvent ne savent pas qu’elles peuvent le faire. Elles peuvent. Mais il y a ce manque de confiance ou d’estime de soi. Elles pensent qu’elles ne sont pas rendues là. Le gars, lui, rendu là ou pas, il s’en fou complètement, il est convaincu qu’il est le best... et lui, il va y aller.
Pourquoi sommes-nous comme ça, nous les femmes?
C'est dans notre nature et nous sommes souvent éduquées comme ça. Mais je pense que ça change et qu’on prend de plus en plus d’assurance. On s’encourage à partager nos bons coups. Il faut oser dire nos bons coups et en être fière. Si on ne le dit pas, on n’a pas ce regard admiratif. Les hommes se bombent le torse plus facilement. Un homme ne va pas réfléchir plus qu’il faut avant de se lancer dans une nouvelle opportunité. La femme va penser à tout ce qu’elle a à gérer, les enfants à aller chercher à la garderie, etc.
La conciliation travail-famille est-elle en cause?
Ça, c’est une autre chose. Les choses évoluent, mais les hommes n’assument pas tous pleinement leurs responsabilités. J’ai donné une conférence à des étudiantes en droit à McGill et je leur disais : « Là, vous allez vouloir vous marier, avoir des enfants... mais ne faites pas l’erreur d’être avec quelqu’un qui ne participe pas et qui vous laisse toute la responsabilité de la famille ».
Par contre, la fibre maternelle ne sera jamais remplacée par la fibre paternelle. Non, ça j’y crois pas. Il y a des exceptions bien sûr!
Mais nous en tant de mères, nous les avons portés dans notre ventre... je veux dire, ça a quand même été quelque chose! Puis, on est au lit la nuit et le moindre bruit nous réveille…
J’ai l’impression que tu as tout fait en même temps! Tes enfants, ta carrière, tes implications… Comment as-tu fait?
Là, c’est la personnalité qui vient faire toute la différence. Dans ma vie, je n’ai jamais fait plus de deux ans dans la même école à cause de la guerre. Nous rentions à Beyrouth, nous allions à Nice, nous revenions, nous allions à Paris…
Je n’ai pas eu le choix d’être une extravertie hors norme parce que chaque septembre ou un sur deux, j’étais « the new kid on the block », personne ne me connaissait. Je devais sans cesse aller vers les gens.
Finalement ton enfance a été un gros cadeau de la vie...
Écoute... oui, mais je ne l’offrirais à personne. Le cadeau est ce qu’il m’a offert comme avantage dans ma vie d’adulte, mais il y a d’autres façons d’aller chercher du courage et de la résilience parce que d’un autre côté, il y a les plaies qui viennent avec.
Mes enfants ont été élevés ici et sont super épanouis. C’est un autre modèle.
J’imagine qu’ils sont fiers de toi.
Oui, nous sommes fiers les uns des autres! Nous avons une admiration mutuelle.
Un conseil pour ta fille et ton fils?
Nous ne nous voyons pas beaucoup, car nous sommes tous très impliqués dans des causes et ils ont une vie à eux.
Quand j’ai laissé leur père qui avait beaucoup d’argent, alors que nous vivions très bien dans une grosse maison de Westmount, je me suis retrouvée dans une situation un peu plus précaire. Il n’a jamais voulu me soutenir, mais je m’en foutais, car la liberté n’a pas de prix.
Mes enfants ont bien vu comment je me suis battue pendant 11 ans pour qu’on puisse bien vivre, que je fasse avancer ma carrière, qu’on puisse faire de beaux voyages, qu’on vive dans une belle maison et qu’on ne manque de rien. Et quelque part, d’autres amis à eux ont vécu des choses similaires en même temps, mais se retrouvent à vivre très différemment avec une maman monoparentale qui ne gagne pas bien sa vie. Alors ils se disent que de réussir sa carrière amène une certaine liberté. Parce que moi, ce n’est pas pour l’argent et pour avoir une BMW! Je m’en fous de la BM ou de ma maison à Westmount. C’est pas ça qui compte, c’est la LIBERTÉ. Pour moi c’est la clé. Et mes enfants aspirent vraiment à cette liberté, mais aussi à celle de s’impliquer dans la communauté, de prendre la responsabilité d’être là pour ceux qui n’ont pas la même chance et la même capacité.
Quelle est ta plus grande valeur, celle que tu as transmise à tes enfants?
Je ne veux pas dire le leadership parce que c’est tellement large, mais je pense que c’est ça. Le leadership englobe de faire quelque chose, de prendre des décisions par nous-mêmes sans attendre après les autres. De dire « OK, moi je vais le faire ».
Moi, j’ai quelque chose qui s’est développé après la guerre : je n’ai pas de peurs ou d’inhibitions. Je suis pire qu’un gars qui pense qu’il peut tout faire. Dans ma tête, rien de mal ne peut m’arriver, je ne peux pas mourir, personne ne va me dire non... Ça ne veut pas dire que personne ne m’a jamais dit non ou que je n’ai pas eu de déceptions et d’échecs! Mais je m’en tape! Je me relève tout de suite. Je n’ai même pas le temps de m’apitoyer, je me relève tout de suite. Et ça, c’est de la résilience.
Résilience et leadership.
As-tu des regrets dans la vie?
La question que je me suis souvent posée est de quoi aurait eu l’air ma vie s’il n’y avait pas eu la guerre au Liban, si j’étais née dans une famille bourgeoise, catholique libanaise à Beyrouth. Est-ce que je serais la féministe des féministes du Liban? Est-ce que j’aurais été une femme entretenue?
J’aurais aimé faire des études de droit comme ma fille. Mais je n’ai pas pu faire ça parce que je n’avais pas le soutien pour payer mes études. Aujourd’hui, mes enfants vivent ce que j’aurais voulu vivre. Je leur paye tout. Et en plus, ils travaillent, alors ils ne manquent pas d’argent. Ils construisent leur capital et ils ne partiront pas comme moi sans un sou.
Moi, au niveau de mes études, c’est n’importe quoi. J’ai tout fait par petits bouts. Et je n’avais personne pour me guider dans le choix de mes études. Personne pour me dire que le programme de langues et civilisations étrangères ne me servirait à rien.
Ma carrière, je l’ai réussie à cause de ma personnalité, mon réseau et mes talents de communication. Dans les faits, quand on regarde bien une carrière, les diplômes comptent pour 8 %, l’expérience pour 15 % et le reste, ce sont tes talents de communication. Être capable d’être persuasive et d’influencer les gens. Ça change tout!
Je trouve que tu as un profil très entrepreneure. Est-ce que c’est quelque chose que tu auras aimé faire?
J’ai toujours eu la fibre entrepreneuriale, mais j’ai été une intrapreneure toute ma vie. J’ai toujours géré les boîtes où j’étais comme si c’était la mienne. Les résultats sont importants pour moi.
C’est certain que La Gouvernance au féminin a assouvi ce besoin d’entrepreneuriat parce que c’est devenu très gros; j’ai 40 personnes qui me soutiennent. On a un comité-mentorat, un comité-communications et relations avec les médias et un comité-événement. Je sens une responsabilité de ne pas lâcher, d’arriver avec une vision et des idées novatrices.
Alors si je n’avais pas fondé La Gouvernance au féminin et que j’avais été en entreprise toute ma vie, ça aurait été mon regret.
Comment c’est d’arriver et de faire sa vie ici en tant qu’immigrante?
Quand je suis arrivée ici, c’était complètement magique. Je trouvais qu’il y avait de la place et que les gens étaient gentils. J’avais vraiment le souhait de mieux connaître les gens qui m’entourent. Ce qui a aidé, c’est que je suis arrivée assez jeune. Je suis allée à HEC Montréal, j’ai rencontré des gens et je travaillais. J’avais un poste d’adjointe de direction chez PWC, l’un des plus gros cabinets comptable au monde! Mais je ne savais pas taper avec mes dix doigts! J’ai appris et aujourd’hui, aucune des secrétaires ici ne peut taper aussi vite que moi!
Tout ce que je fais, j’y vais à fond! À fond!
Le truc, c’est que trop souvent les gens restent un peu frileux et vont moins à la rencontre des autres. Il faut foncer! La société québécoise est là pour t’accueillir. Ceux qui me disent que c’est dur au Québec, je leur réponds qu’ils ne savent pas comment s’y prendre. Car dans les faits, les Québécois sont ultra-accueillants. C’est sûr que si tu arrives avec ta burqa, même moi ça ne me tente pas de te parler. Montre-moi ta face là sinon je change de trottoir. Je n’ai pas de patience.
Les Québécoises sont trop tolérantes! Et les femmes qui gueulent le plus contre la burqa sont les femmes arabes. Comment tolérez-vous ça? Vous êtes fous? On a fui nos pays parce que ces malades nous imposaient des trucs, on arrive ici et vous l’acceptez. À un moment donné, il faut savoir respecter les règles de la société.
Ce qui est surprenant en arrivant au Québec, c’est qu’on a l’impression que c’est le royaume de l’émancipation de la femme et un pays de l’égalité et quand on creuse, on réalise que même s’il y a beaucoup de « Germaines », beaucoup de femmes n’atteignent pas les sphères décisionnelles. C’est quasiment comme si les gars se moquaient un peu de nous en disant « Ben oui, c’est toi qui décides à la maison chérie, mais tu t’en viens pas sur mon board là! »
C’est de l’hypocrisie et il faut qu’on se réveille. Les femmes doivent se rendre compte qu’elles ne sont pas vraiment au pouvoir et qu’elles ne l’auront que lorsqu’elles seront à pied d’égalité avec ces hommes-là, à la tête des sociétés, dans des postes de pouvoir et sur les conseils d’administration.
Est-ce possible d’atteindre les postes de pouvoir en restant femme ou faut-il jouer la « game » des hommes?
Les hommes sont des humains très simples. Ils sont beaucoup moins complexes et sophistiqués qu’on pense. Et nous, on est là à s’imaginer qu’ils doivent penser comme ci ou comme ça…
Les hommes aiment quand nous avons des comportements qu’ils comprennent. Ça les rassure. Ils ne veulent pas l’espèce de bête qu’ils ne comprennent pas… « Est-ce qu’elle va pleurer? »...
Moi, je suis ultra féminine et j’ai toujours revendiqué mon intelligence émotionnelle et mon côté très maternel envers mon équipe. Autant je suis dure et exigeante, autant je suis une véritable maman pour tout le monde. Je garde les qualités féminines, parce que c’est trop bon. Mais les hommes, il faut parler leur langage, il faut qu’ils comprennent.
C’est clair que tu es féministe, mais c’est quoi le féminisme pour toi?
C’est très simple. Tellement simple. C’est l’égalité entre les hommes les femmes.
C’est pour ça que je suis vexée quand quelqu’un dit qu’il n’est pas féministe. Comment peux-tu dire une chose pareille?! Tu sais c’est quoi? Va sur Wikipédia.
C’est l’égalité à tous les niveaux : politique, sociétal, culturel, des droits. Tout! À tous les niveaux! Des salaires, des responsabilités.
Et c’est pour ça qu’il y a beaucoup d’hommes féministes.
Lors de notre gala de reconnaissance, nous allons reconnaître 3 hommes! On ne parle pas assez des hommes qui nous aident. On honore le PDG de VIA Rail, le président du CA de la Caisse de Dépôt et dans la catégorie entrepreneur, Jean Coutu, que j’adore. Ils ont tous la parité sur leurs conseils et on n’en parle même pas!
Bravo messieurs!