Marie-Pier inspire plusieurs personnes à voyager. Femme rêveuse et d’action, elle a cofondé Nomade et en est la rédactrice en chef. J’avais envie de vous partager un peu sa vision. Alors, bonne lecture!
Qu’est-ce qui t’inspire à voyager
Il y a tellement de bonnes raisons qui me poussent à voyager, mais je crois que c’est avant tout ma bougeotte. J’ai sans cesse envie de changer d’environnement, d’aller partout, de vivre de nouvelles expériences et découvrir de nouveaux lieux. Je ne tiens pas en place ! Il me faut voyager afin de me sentir toujours vivante et inspirée. Le quotidien, la routine et les lieux que je connais trop bien ont l’effet contraire sur moi. Alors, après un petit moment à la maison, je ressens le besoin de reprendre la route ou m’envoler à nouveau. Je crois que le terme nomade me décrit plutôt bien !
Quels sont les facteurs clés qui t’ont amenés à être où tu es présentement
Je crois que l’élément déclencheur fut mon voyage en Grèce à l’été 2014. Ce n’était pas mon premier voyage, mais certainement l’un des plus révélateurs. Je suis revenue avec déjà le désir de repartir et, peu de temps après, j’ai réalisé que je souhaitais que le voyage soit au cœur de ma vie. Je ne voulais plus d’horaire, de vacances, d’employeur ou de bureau… juste la liberté de voyager et explorer lorsque l’envie me prend. On me rappelait alors souvent que je pourrais me contenter de voyager durant mes vacances comme la majorité des gens, mais j’étais convaincue que ce ne serait jamais suffisant pour moi. J’avais besoin de voyager comme on a besoin d’amour et d’eau fraîche.
J’ai toujours cru fort en mes rêves, aussi fous puissent-ils être. Je crois que cette ambition et cette confiance en mes capacités m’ont permis de ne jamais perdre le focus sur mes objectifs et de toujours persévérer. Pour moi, rien n’est impossible lorsque la passion est là et qu’on y croit vraiment.
En janvier 2015, j’ai cofondé Nomade Magazine avec quelques amis simplement pour le plaisir. Pour s’offrir un endroit où l’on peut continuer de voyager à travers les récits de chacun et partager notre amour de l’exploration. Ce n’était alors qu’un passe-temps, mais la vie fait bien les choses. Tranquillement, ce petit passe-temps est devenu un projet plus important, puis finalement une entreprise. Ma partenaire Jessica et moi sommes tellement passionnées par ce que l’on fait qu’on n’a jamais réellement l’impression de travailler. Ce sentiment permet d’accomplir de grandes choses, car on ne compte pas les heures et on ne perd jamais la motivation.
Qu’est-ce que tu aimerais dire aux femmes pour les inspirer à passer à l’action
J’aimerais leur dire de foncer tout simplement ! Qu’on a qu’une vie à vivre et je crois que chacune d’entre nous a une raison d’être, un talent ou une passion à partager. Ce serait dommage de priver le monde de cette flamme qui sommeille en nous. Il n’y a pas de meilleur sentiment que d’être exactement là où l’on a envie d’être et, quand on y est, tout le reste se place naturellement. Allez à la poursuite de vos rêves et les portes s’ouvriront devant vous.
Et surtout, il ne faut pas avoir peur de se lancer, parce que peu importe ce qui arrive, rien n’est aussi difficile à traverser que les regrets et le malheur de se contenter d’une vie qui ne nous plaît pas. L’argent reviendra, mais le temps non. Alors, ne le perdez pas à attendre que la vie vous envoie un signe. Il n’y a pas de bon ou mauvais moment, il y a seulement vous et votre détermination à réaliser tous vos désirs.
Quelles sont les difficultés d’être entrepreneure ?
Je crois que j’ai tellement toujours voulu être entrepreneure que j’y vois très peu d’inconvénients. Ce sont mes proches qui me rappellent parfois les difficultés d’avoir un projet comme le mien, parce que ma vie a souvent l’air d’être une tempête qui ne cesse jamais ! C’est un samedi soir passé à travailler parce que le boulot n’arrête jamais, c’est un courriel ou un texto qui nous interrompt durant notre journée tranquille au spa, c’est l’absence de vacances payées, d’avantages sociaux, de salaire au début. C’est surtout beaucoup d’heures de travail. Et, dans mon cas, beaucoup de déplacements. Être entrepreneur est un boulot à temps plein. Mais pas le temps plein traditionnel, c’est plutôt un boulot 365 jours par année. Il y a toujours plus à faire et il est parfois difficile de s’arrêter et de décrocher. Ce n’est certainement pas pour tout le monde. Il faut être prêt à faire beaucoup de sacrifices et travailler très fort, mais si la volonté y est, je crois que les avantages à être entrepreneur sont très nombreux ! Ma tempête de vie, je ne l’échangerais pour rien au monde. ;)
D’après toi, c’est quoi la clé du succès ?
Démarrer sa petite entreprise demande du courage, de la persévérance et de la patience. Il faut donc le faire pour les bonnes raisons et avec aucune attente, juste beaucoup de motivation. Trouvez LE truc qui vous allume, qui vous rend profondément heureuse et qui ne vous donnera jamais l’impression de travailler. Trouvez le truc pour lequel vous êtes prête à faire de nombreux sacrifices. Ce sont pour moi les ingrédients de la réussite. Quand on souhaite réellement quelque chose et qu’on est prêt à faire beaucoup de compromis pour l’obtenir, on a déjà fait la moitié du chemin ! Il ne faut pas trop penser à l’argent ou au futur, il faut se lancer parce qu’on en a réellement envie et que rien ne nous fait plus plaisir que de faire cela chaque jour. Lorsque la passion y est, le reste suit éventuellement.
Décris-moi ton parcours, tes réussites, tes échecs, des anecdotes
Certains ont du mal à trouver ce qui les passionne. Pour moi, c’était tout le contraire. J’avais mille et un intérêts. Le hic, c’est que je voulais tout faire : photographie, rédaction, graphisme, évènementiel. Comment choisir ? Adolescente, je me voyais déjà à la tête d’un magazine. C’était selon moi le poste idéal pour faire un peu de tout. Quelques années plus tard, le voyage a fait son entrée sur ma liste. Je ne connaissais aucun métier qui comblerait tous mes désirs, alors j’ai décidé de me lancer comme pigiste. J’ai quitté mon travail étudiant afin d’avoir le contrôle sur mon horaire et pouvoir voyager tout en réalisant mes contrats à distance. J’ai même éventuellement entrepris de poursuivre mes études à distance grâce à la Téluq qui offrait mon programme en ligne. À travers tout cela, je travaillais sur Nomade Magazine pour le plaisir. Sans le savoir, je plaçais tranquillement les pions pour la suite. Nomade Magazine est, au fil du temps, devenu mon occupation principale. J’ai réalisé sans m’y attendre mon rêve de jeune fille et j’ai réussi à créer l’emploi idéal qui me permet de faire tout ce qui me passionne.
Mais le chemin vers cet accomplissement a été parsemé d’embûches, de moments de doute, de coups de tête et d’échecs. En voici un exemple.
Lorsque j’ai réalisé que je souhaitais travailler à mon compte, je n’avais pas encore un portfolio assez garni pour décrocher des contrats payants dans mon domaine. J’ai donc décidé d’écouter une amie qui m’a vendu son modèle d’affaires au sein de la compagnie Mary Kay. Sur un coup de tête, j’ai dépensé toutes mes économies sur un inventaire de produits de beauté. Mais je suis loin d’être une fine connaisseuse des soins pour la peau et du maquillage. J’utilise très peu de ces produits et en achète trop rarement. J’essayais donc de vendre des produits que je n’utilisais pas moi-même et en lesquels je ne croyais pas. Ça ne m’a pris que quelques mois pour réaliser que ce travail n’était pas pour moi. Sur le coup, ça m’a semblé être un échec total qui m’a coûté toutes mes économies, mais ce fut au final une expérience vraiment enrichissante ! C’était la première fois que j’avais à établir un budget, créer des rapports de vente, des factures, rencontrer des clientes, réaliser un pitch de vente, gérer mon horaire et m’assurer d’être proactive sans avoir un supérieur ou une équipe autour de moi. Toute une école ! Depuis cette expérience, je n’ai plus jamais eu un employeur ou un horaire de travail. J’ai toujours travaillé à mon compte. Cet échec m’aura confirmé que c’est ce que je souhaitais, car malgré que je n’avais aucun succès avec Mary Kay, j’adorais travailler à mon rythme et avoir le contrôle sur mon emploi du temps. Comme quoi parfois nos erreurs les plus coûteuses ou nos décisions les moins réfléchies finissent par nous mener sur la bonne voie. C’est la preuve qu’il ne faut pas hésiter à se lancer, même si le risque fait peur.
Ça me mène à une leçon que j’ai vite apprise. Lorsque l’on souhaite lancer une entreprise ou un projet personnel, toute expérience de vie ou de travail est un acquis formidable. Durant mes études, je préférais déjà de loin travailler qu’être sur les bancs d’école et, alors que j’étais encore à l’université, on m’a donné ma chance au sein d’une agence de marketing bien réputée. Je n’avais pas de diplôme en poche, mais j’ai appliqué tout de même en misant sur mes atouts plutôt que mes études, et ça a fonctionné ! J’ai beaucoup appris à travers ces différents mandats et j’ai ensuite accumulé de nombreuses expériences de travail à un jeune âge. Je crois que c’est très important et, à mon avis, c’est ce qui nous permet de nous démarquer parmi les jeunes professionnels qui possèdent tous le même diplôme scolaire. Ça forge notre personnalité, notre confiance en soi et nos compétences professionnelles. Sans ces expériences, je ne serais sans doute pas là où je suis présentement.
Quelle destination conseillerais-tu pour une femme qui veut partir seule, une qui veut partir en groupe de filles et l’autre en couple ?
C’est difficile de choisir une seule destination comme il y en a tellement, mais si je me fie à mes expériences personnelles, je dirais :
L’Indonésie pour partir seule, parce que ce fut mon premier voyage en solo et de loin mon favori. Il est facile d’y voyager, de se déplacer, de rencontrer d’autres voyageurs et même de communiquer avec les locaux, sans oublier que c’est un pays sécuritaire et très abordable ! Tous des critères que je recherche personnellement lorsque je voyage seule.
L’Europe pour un voyage en groupe de filles, parce qu’à plusieurs on peut plus facilement diviser les coûts alors on peut se permettre un peu plus de luxe. Des destinations comme le Portugal, l’Italie ou l’Espagne, entre autres, offrent un bon mélange de villes et de nature. Ce sont des pays qui peuvent plaire à toutes et j’imagine bien les sorties entre amies autour d’un verre le soir !
La Grèce pour un voyage en couple, parce que c’est à la fois paradisiaque et romantique, surtout l’île de Santorini. Il y a évidemment aussi Paris qui est un classique.
Ceci dit, je crois que lorsqu’on est bien accompagnée, toutes les destinations peuvent être plaisantes pour un voyage en couple ou entre amies. L’important est de choisir en fonction de l’expérience que l’on souhaite vivre.
Nomme-moi 3 valeurs qui ont de l’importance pour toi.
L’intégrité, le respect et la gratitude.
Tes inspirations principales quand tu crées du contenu.
Je suis une personne vraiment passionnée qui vit ses émotions très intensément. Je crois donc que je puise beaucoup de mon inspiration à travers ce que je ressens. Je suis un peu un livre ouvert et j’aime partager mes sentiments, mes états d’âme. Lorsque je vis un moment fort, les mots me viennent plus facilement et je suis inspirée plus que jamais.
Ces moments forts sont plus fréquents lorsque je voyage et c’est pourquoi découvrir le monde est pour moi une source d’inspiration inépuisable. Les endroits que j’explore, les rencontres marquantes, l’adrénaline font naître en moi des émotions fortes.
Cela dit, je pars rarement à la découverte d’un endroit sans avoir fait une petite recherche au préalable. Je navigue beaucoup sur Instagram. C’est une plateforme qui grouille d’artistes hyper talentueux et, par le fait même, une mine d’or pour tous les créateurs de contenu. On y trouve les bonnes adresses, les endroits insoupçonnés, les trésors cachés, on y découvre les meilleurs angles et la plus belle lumière pour photographier un lieu. Ensuite, il ne reste qu’à capturer le tout à notre façon, selon l’inspiration du moment.
Parle-moi de ce que tu as envie
Pour terminer sur une note positive, j’ai envie de dire que la vie est incroyablement belle. Je crois que toute personne qui vit chaque jour en se rappelant la chance qu’elle a d’être en vie sera heureuse et aura du succès, peu importe les épreuves qu’elle traverse. Un philosophe chinois du nom de Conficius a dit un jour : « We have two lives, and the second begins when we realize we only have one ». En français ; on a deux vies, et la seconde débute lorsque l’on réalise qu’on en a qu’une seule. Cette citation me parle beaucoup, car pour moi il y a bien eu un déclic et, depuis que j’ai réalisé que je n’avais qu’une vie à vivre et à quel point je suis chanceuse de pouvoir la vivre pleinement, tout a changé. J’ai décidé d’aller à la poursuite de mes rêves et mes priorités ont beaucoup évolué. Je n’ai jamais été aussi heureuse et je touche mes rêves les plus fous du bout des doigts. Je souhaite à tous de ressentir cela un jour.
D’ailleurs, sur la route, on vit tout à mille à l’heure. On peut aisément comparer une semaine au quotidien à une seule journée en voyage. C’est un sentiment inexplicable, le plus beau sentiment selon moi. Ça me donne l’impression de profiter au maximum de chaque journée et d’accomplir tellement de belles choses. Si vous avez la chance de pouvoir voyager, n’hésitez plus. C’est la plus belle expérience qui soit !