Cette mère en affaires a toujours travaillé de ses mains, en débutant par des rénovations avec son père, jusqu'à la fondation de son entreprise de design paysager. Voir le résultat de ce qu'elle fait de ces mains a toujours été passionnant pour la maman de deux enfants de Gatineau. Mais sa première carrière fut dans le domaine de la santé. C'est avec beaucoup de courage qu'elle a su se renouveler, devenir inspirante pour ses enfants et retrouver la petite Mylène!

« J'ai développé une passion en activité physique au Cégep. J'ai commencé à être professeur d'aérobie à 17 ans, puis j'ai décidé de faire des études en kinésiologie. J'ai fait 9 ans d'université, terminant avec un doctorat en kinésiologie.» Une partie de son doctorat a été fait en Europe, dans les Pays-Bas et en Angleterre. Malgré le fait qu'elle était souvent malade pendant son enfance, Mylène a exploré l'activité physique et a constaté l'impact et les bienfaits que cela avait sur elle.

« Après deux ans dans le milieu de l'enseignement à l'université, j'ai réalisé que c'est un milieu très compétitif et que j'avais un peu perdu la passion initiale que j'avais. C'était rendu ardu: il fallait que je me prouve aux autres alors que je suis quelqu'un d’équipe. Je voyais que mes résultats de recherches n'étaient pas appliqués de façon concrète, donc j’avais l'impression que je travaillais très loin du concret. Donc, j'ai développé une expertise qui s'appelle la mobilisation des connaissances: c'est-à-dire utiliser des données scientifiques et les rendre accessibles à monsieur et madame tout le monde et aussi aux cliniciens. J'ai quitté l'université en 2003 pour développer une expertise dans ce domaine-là.»

Jusqu'en 2015, elle a travaillé dans plusieurs milieux, mais toujours rattaché à la santé et à la promotion de la santé. Pendant cette carrière en santé, elle a eu ses deux enfants. Mylène a une façon bien à elle de se décrire. « J'ai l'impression d'être un mini wheat : j'ai un côté santé et un côté givré!» Parlons-en du côté givré, avec son entreprise de design paysager!

« Tout cela est né en 2011, lors de mon burn-out. Je me suis questionnée à savoir pourquoi j'étais toujours essoufflée. J'avais eu des postes de haut gestionnaire à seulement 30 ans, j'avais développé une carrière très scientifique, très rigide qui me passionnait, mais là, avec la famille, ça devenait trop. J'ai donc arrêté de travailler pendant un an et pendant ce temps-là, j'ai exploré beaucoup de choses, même des cours en ébénisterie. J'ai fait des rénovations dans la maison et c'est là que j'ai réalisé que le travail concret me manquait. »

Après une consultation au regroupement Option Femmes en Outaouais qui offre des services de soutien à la carrière, elle a fait des tests psychométriques pour redéfinir les goûts et intérêts. «Moi, ce qui ressortait surtout, c'était le côté artistique, ce qui m'a vraiment surprise, car j'ai toujours poussé le côté scientifique. Mais en regardant un peu mon profil, je suis tombée sur paysagement, travail très concret. Et là, je me suis informée pour savoir ce qu’était le design paysager. J'ai même fait venir une designer à la maison pour voir si j'aimais ça. »

La mère en affaires a donc fait un certificat à distance dans un collège américain. «J'ai adoré ça! Ça venait chercher une partie de moi que j'avais comme mis de côté depuis très longtemps. Même quand j'enseignais à l'Université, j'étais quelqu'un qui utilisait beaucoup les images. Je transposais tout le temps les fonctions du cerveau à des choses concrètes. »

«Pour moi, quand je fais du design paysager, c'est comme si je créais une toile. J'avais commencé à peindre des toiles pendant mon arrêt de travail et j'ai réalisé que je pouvais utiliser différentes textures, comme quand j'utilise différentes plantes dehors. » Le design paysager vient aussi chercher son côté santé physique, car elle est souvent à l'extérieur, en plein air. Apprendre toutes les sortes de plantes venait aussi chercher son côté scientifique.

«J'ai commencé à faire des plans pour mon entourage et j’avais de la demande de plus en plus. J'adorais ça! Ça venait chercher la petite Mylène que j'avais mise de côté et qui aimait ça faire des rénovations quand elle était petite. Et j'ai retrouvé une partie de moi que je n'avais pas exploité et exploré. De fil en aiguille, j'ai réalisé qu'en Outaouais, il n'y a pas vraiment beaucoup de gens qui font du design paysager, qui font des plans. Le père de mes enfants m'a encouragé à me spécialiser en plan 3D et m'a aidé à trouver des logiciels pour le faire. »

Comme beaucoup d'entrepreneurs, Mylène a fondé son entreprise tout en continuant son travail dans le domaine de la santé. « J'ai fait le choix de ne plus être gestionnaire, c'était donc moins exigeant. J'avais en même temps besoin de retrouver ma famille et de retrouver mon équilibre de vie. »

Le syndrome de la Wonder Woman était très fort chez Mylène. « La mère qui fait du bénévolat à l’école, tenter d'être la blonde parfaite, la mère qui avait la carrière, mais il n'y avait pas de place pour Mylène et le design paysager m'a permis de me retrouver. En novembre 2011, j'ai officiellement reçu mon numéro d'enregistrement d'entreprise, mais j'y travaillais seulement à temps partiel. J'ai aussi pu réduire mes heures de travail l'été dans le domaine de la santé pour me concentrer en paysagement.»

Fin mars 2015, avec les coupures dans le domaine de la santé, Mylène a perdu son poste. « Les événements qui ont tout chamboulé dans ma vie ont finalement fait en sorte que je devais me positionner face à mon entreprise.» Trois décès dans sa famille, perte d'emploi, séparation de son conjoint, nouveau statut de mère monoparentale en garde partagée, Mylène a vu le signe que c'était peut-être le bon moment de se lancer. « La vie a placé les choses, donc le 31 mars 2015 je suis devenue travailleuse automne et entrepreneure à temps plein! »

Depuis ce temps, elle arrive à peine à répondre à la demande en design paysager. « J'ai dû développer des habiletés d'entrepreneurs que je ne connaissais pas. Rencontrer et apprendre d'autres entrepreneurs, c’est fantastique. Faire du réseautage comme dans le Réseau des Mères en Affaires, ça fait des liens avec les autres mères en affaires, ça permet de voir comment elles gèrent.»

En septembre 2015, elle a commencé à avoir des demandes de contrats, mais dans le domaine de la santé. «Je combine encore un peu mes deux chapeaux, mais en travaillant à distance, de la maison. La seule vraie difficulté, c'est l'instabilité financière, car je n'ai jamais eu à vivre ça. J'essaie de faire confiance à la vie. Je sais que c'est cliché comme phrase, mais depuis que je lâche prise, il y a plein de belles choses qui m'arrivent. »

Et comment les enfants vivent-ils cela? « Comme je ne fais pas de pavé uni ou de structure de bois, mon fils, lors d'une présentation scolaire, a dit que c'est ce qu'il voulait faire. Les enfants ont un peu de difficulté à décrire ce que je fais, mais ils trouvent ça le fun. Ma fille m'accompagne beaucoup dans mes visites en pépinières et m'aide à sélectionner les végétaux. Ils me voient aussi à leur école, car j'ai développé des ateliers sur l’image corporelle chez les jeunes. J'écris aussi sur un blogue, monequilibre.ca, blogue sur l'image corporelle chez les jeunes, pour démontrer qu'on est tous uniques, de ne pas se fier à ce qu'on montre dans les médias. Ça vient chercher ma passion dans le domaine de la santé. Mes enfants voient maman qui vit de ces deux passions. J'implique énormément mes enfants et j'essaie de leur montrer qu'on n’est pas obligé de prendre un emploi traditionnel, qu’on peut se créer son propre emploi. »

Elle se fait un point d'honneur de s'entourer de gens qui, comme elle, sont professionnels, authentiques et honnêtes, ce qui n'est pas nécessairement évident. « Moi, mon entreprise est née d'une passion, mais pas juste d'un besoin de faire de l'argent. Parce que je faisais beaucoup plus d'argent dans le domaine de la santé. Malgré le fait que ce soit un domaine d'homme, je me démarque en tant que femme. Les gens qui nous voient travailler, à pelleter de la roche, de la terre, sont impressionnés de voir des femmes faire ça.»

Mylène a eu le courage de s'arrêter, de prendre le recul nécessaire et de s'écouter. D'aller retrouver la petite Mylène qui aime créer. De vivre de ces deux passions. Le courage de diminuer son rythme de vie, de faire des choix éclairés. Elle a eu le courage de se choisir, tout simplement!

 

Révision: Josée Goupil

Christine Marcotte, alias Cri Cri la souris, est tombée dans l'organisation comme Obélix est tombé dans la marmite de potion magique! Depuis mon tout jeune âge, j'organise des événements, collectes de fonds, des camps de vacances, des partys et maintenant, j'en vis professionnellement!

Ma formation en communication et écriture journalistique me sert tous les jours, et ma nouvelle passion est d'aider les femmes d'affaires à s'épanouir! Étant femme d'affaires moi-même et voulant grandir comme être humain, j'ai ainsi formé le Réseau des Mères en Affaires, qui me donne la chance de rencontrer des femmes exceptionnelles, source d'inspiration pour moi et mes textes à venir!

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