Quelqu’un a-t’il déjà trouvé une autoroute sexy, à moins d’y rouler à plus de 150 km/hr avec du beat de malade?
Trouvez-vous vraiment qu’un cubicule gris bien rangé est inspirant? Et que d'aller au Costco va vous procurer des souvenirs mémorables?
Moi non.
Je suis une bordélique. Une créative née, un cerveau hyperactif stimulé par l’intensité, la vivacité, le chaos.
Enfant, je passais mes étés en Italie, près de Rome (merci papa).
Cette ville, je m’y sentais chez moi, profondément. Enfin, j’avais trouvé sur terre un endroit qui me comprenait. Une ville magnifique où la beauté y surgit à chaque coin de rue, dans la démarche des femmes et de leur robe qui flotte au vent quand elles traversent la rue, dans le regard concupiscent des hommes et leur ‘ciao bella’, dans tout cet excès de dolce vita, de vino et de gelato, dans la couleur si unique de la méditarrannée.
Cette ville intense, unique et bordélique m’a toujours rappelée que le chaos est magnifique et qu’il est la vie pure.
Plus tard, lorsque j’ai fait des voyages dans des pays du ‘sud’ plus chaotiques les uns que les autres, j’ai compris que la beauté émergeait souvent du chaos le plus absurde. Des robes indiennes aux couleurs vibrantes sur des scooters, l’odeur enivrante des bouquets de jasmin dans les cheveux le soir, le regard pénétrant d’un touareg juché sur un immense chameau blanc au coucher de soleil, des enfants qui courent autour de majestueux baobabs, une toune de Björk sur les toits de la Havane, une game de pétanque dans le fin fond de l'océan indien...
Pourtant, toute notre vie, on nous enseigne à ranger, à classer, à suivre le chemin préconisé, à aimer le gris, les horaires, à aller d’un point A à un point B prédéfini. On nous fait croire que nous serons heureux, que nous aurons une belle vie tranquille et que ce sera fabuleux de se sentir en sécurité. Rapidement, on finit par jaser de nos courses au Costco, de notre dernière voiture (souvent noire ou grise), de nos dernières rénovations et de nos prochaines vacances...année après année.
Mais au jour de notre mort, quels souvenirs risquent de nous marquer le plus? Le rire de nos enfants, nos meilleurs amis, les amours de notre vie...
Et tous ces moments où la beauté a jailli du chaos et a imprimé des souvenirs indélibiles dans notre coeur.
Sur ce, je vous laisse sur une petite citation que je trouve bien inspirante!
Je préfère une liberté dangereuse qu'une sécurité asservissante - Jean-Jacques Rousseau, Du Contrat Social.