L'Esprit de Noël. On peut-tu juste nous cr*sser patience avec ça? OK, je capote, désolée... je m'explique.
J'ai installé le sapin dans le coin du salon, posé les bas sur la rampe d'escalier (faute de foyer!), accroché la couronne à ma porte d'entrée, sorti le fameux maudit lutin pour ma plus jeune. Ma liste d'achats des fêtes est prête pour mon magasinage, j'ai organisé l'horaire des visites dans les 2 familles. J'ai les kits et les pyjamas de Noël. J'ai tout. Tout, tout. Mais j'ai pas du tout l'esprit de Noël.
Et s'il n'arrive juste jamais, l'esprit de Noël? Et si je me mettais juste trop de pression à essayer de l'avoir? On se met déjà tellement de pression à trouver le bonheur... Ne nous en mettons-nous pas autant pour avoir l'esprit de Noël dans nos cœurs? On n’est pas dans un film. Ma vie n'est pas un script hollywoodien où tous les aléas de la vie se règlent le soir sous le sapin. Et pourtant, j'ai essayé comme adulte de retrouver l'étincelle, la joie, l'esprit de Noël! J'vous l'jure, j'ai essayé... beaucoup!
Quand je suis partie en appartement avec mon amoureux à 20 ans, je me disais que le bonheur de Noël serait au rendez-vous! En mode romantique. Du genre: au coin du feu, nous nous retrouverions près du sapin illuminé, lovés et amoureux, un p'tit verre de rouge à la main... ahhh.
Mais non, on était plus en mode: travailler pour gagner des sous, diviser nos rares congés entre les familles d'un bord et l'autre, fatigués par nos études universitaires, et trop pauvres pour avoir un feu de foyer à part celui à la télé.
Sûrement que l'esprit de Noël reviendrait lorsque nous aurions des enfants! J'imaginais nos touts petits ébahis devant le sapin illuminé, criant de joie et de bonheur devant leurs nouveaux joujoux...
Mais non. La réalité, c'était une course folle pour trouver le cadeau parfait, trop de soupers (chez grand-maman, chez mamie, chez mononcle, chez matante... alouette!) des enfants tout mélangés voyant leur routine bousillée, des nez qui coulent, la gastro, le jouet tant espéré auquel il manque une pièce, la fatigue de recevoir, faire le ménage... on était claqués!
Je me suis dit que l'esprit de Noël serait sûrement au rendez-vous quand mes enfants seraient plus grands. Je nous imaginais faisant des biscuits de Noël en famille, décorer la maison ensemble, aller glisser, partir en voyage, leur acheter des cadeaux dont ils avaient tant rêvé...
Mais j'avais oublié que le travail prendrait beaucoup de place dans nos vies, que mes enfants auraient des amis eux aussi, et ne voudraient pas nécessairement passer leur samedi à nettoyer la cuisine après une corvée de biscuits. Que le budget cadeau serait serré, et les désires de mes ados, coûteux. Qu'il faudrait plus seulement visiter mamie, mais plutôt s'en occuper. Qu'encore là, rendus à Noël, mon conjoint et moi aurions juste envie de prendre un break, s'affaler dans le divan et ne pas en ressortir pour 5 jours, avec netflix, vino et pizz takeout comme menu festif.
Et là, je suis rendue à me dire que l'esprit de Noël reviendra sûrement lorsque je serai grand-mère, que j'aurai le temps de gâter mes grands et mes petits-enfants, de faire des biscuits pour eux (et non avec eux), de décorer, d'être moins fatiguée... peut-être même de nous évader avec la famille élargie quelque part au soleil pour festoyer...
Et bien entendu, je suis encore assez naïve pour me dire que peut-être, peut-être, si j'arrête d'attendre l'esprit de Noël, celui-ci arrivera par magie... comme dans les films! Peut-être même cette année!