Mais le gaspillage, je suis pas capable!
T’as tellement calculé, tu t’es tellement privé, tu as tellement eu peur d’en manquer… Que quand ENFIN tu as du lousse… t’es pas préparé! Tu exagères: ta TV prend toute la largeur de ton mur, ton garde-robe devient trop petit et c’est la facture de ton pot de crème qui te fait rider. Tu as tout à coup ben des affaires pour te détourner des vraies affaires!
On sait comment gérer un budget serré, mais on ne sait pas gérer un budget équilibré! Est-ce qu’il y a moyen de dépenser, de s’amuser, de faire profiter, SANS GASPILLER? Pourquoi ce qui faisait parfaitement l’affaire devient tout à coup bon pour la poubelle? Pourquoi faut-il jeter nos bas troués? Sont encore bons!
Moi, je les aimais mes jeans pour lesquelles j’avais économisé, je les aimais mes chandails avec des trous, j’y faisais attention à mon cellulaire! Maintenant, j’ai hâte de jeter pour libérer de l’espace! Mais ce qu’on jette, ça va où?
Le gaspillage, c’est l’horreur! La bouffe jetée, le gel de douche vidé dans le bain, les mitaines perdues… Pas grave, on a juste a en racheter…. Ben c’est justement ça le problème! On est rendu trop riche pour prendre soin de nos choses et de notre planète! On oublie que des tomates à 4 $ la livre, c’est un méchant luxe! Pis, t’sé les affaires jetables… ben c’est jetable et c’est pas joli! Et ça va où?
Maintenant, je gaspille et je trouve ça inacceptable! J’achète du neuf quand l’usagé ferait très bien l’affaire (j’ai aussi de l’usagé en masse)… Je ne baisse pas le chauffage quand je quitte la maison et j’ai un bel ordi tout neuf entre les mains alors que le précédent fonctionnait encore!
J’ai l’impression que l’humain s’enfarge continuellement dans ses possessions. On les étale, les accumule, les superpose, on les entrepose même!
On dirait qu’avec l’argent, on devient moins débrouillard, moins créatif, moins en mode solution! Désapprendre comme ça, ce n’est pas digne d’un humain « évolué ». Me semble qu’on pourrait faire mieux!
L’argent j’aime bien, mais le gaspillage, ça me rend vraiment mal à l’aise!
Révision: Josée Goupil