Chère Julie,
Au moment d’écrire ces quelques lignes, l’inspiration me manque. Je sens que la barre est haute. Je décide d’y aller avec mon cœur, c’est ce que je fais de mieux.
Nous nous sommes rencontrées il n’y a pas tellement longtemps (too little, too late). Je venais de terminer la lecture de ton livre et il fallait que je te rencontre pour souligner ton immense talent à toutes les Femmes Alpha qui nous suivent. Il fallait que tout le monde sache que ton roman est la meilleure chose après le pain tranché.
Je voulais aussi souligner à quel point tu es une femme formidable, une femme d’exception. Parce qu’on a jamais trop de modèles.
Même si tu as déjà lu ce billet, j’aurais aimé que tu le vois en ligne. Je l’ai écrit avec beaucoup d’admiration. Tu fais partie des femmes qui ont marqué ma vie, je t’en remercie.
Sa Vie au pas de course
Ma rencontre avec Julie Grenier me donne envie d’écrire à la « ELLE », comme les journalistes font quand ils interviewent une vedette avec de grandes lunettes fumées et tout. Après avoir dévoré avec bonheur son premier roman (et après l’avoir cherché de librairie en librairie parce qu’il était trop populaire), La Vie au pas de course, j’avais vraiment envie de l’entendre me parler de son expérience d’écriture, mais aussi de tout ce qui l’entoure : ses efforts, ses idées, ses inspirations, ses quêtes…
Nous nous étions données rendez-vous pour le lunch. Elle est arrivée fashionably late, retardée par sa sortie de course à pied que je lui pardonne d’emblée ! Et moi, j’étais pas mal stressée sur ma chaise ! Non, mais, c’était ma première entrevue officielle ! Je vous rassure, elle m’a mise à l’aise sans même un mot.
L’aventure de sa vie au pas de course commence en mai 2012, alors qu’elle assiste au Marathon d’Ottawa. En tant que spectatrice, elle ressent la vibe des coureurs qui souvent, relèvent leur propre défi, se retrouvent face à leur propre quête. Elle se sent inspirée par toute l’énergie qui se dégage de cet événement. Mais quel pourrait bien être son propre marathon ?
Julie était déjà active sur les réseaux sociaux, bien avant que les blogues deviennent la norme. Elle partageait sa passion pour les mots avec Le Grenier à Julie, une sorte de blogue justement, dans lequel elle écrivait des chroniques sur les arts et la vie pendant quelques années. Puis à la naissance de sa première fille, elle prend une pause et dix ans plus tard, elle retourne à ses anciennes amours: l’écriture. Un mot après l’autre, le manuscrit de La Vie au pas de course prend vie. Environ un an et quatre cents pages plus tard, Julie envoie son projet à une seule maison d’édition, Libre Expression, et apprend cinq semaines plus tard que ça fonctionne. C’est l’euphorie ! Bien que Julie soit belle, bonne et capable, elle attend une année et demie avant d’être publiée, stratégie et calendrier d’éditeur obligent. Son petit bijou sort des presses en janvier 2015, et moi, j’ai la chance d’en avoir un exemplaire dédicacé…
Julie en est à son premier roman, mais déjà, je sens en elle la trempe et le charisme des grands écrivains. Vous pensez peut-être que c’est son expérience dans le domaine des communications qui lui donne cette prestance évidente ? Je n’en suis pas certaine. Je crois (je le sais, je le sens) que cette femme sort de l’ordinaire. Julie nous permet, à travers sa plume et son humour rafraîchissant, d’être de ces femmes plus qu’imparfaites, des femmes vraies. Vraies de nos grandes qualités et nos si jolis défauts.
Quel message aimerais-tu livrer aux jeunes femmes d’aujourd’hui?
À travers La vie au pas de course, trouver ''son marathon''. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse et le défi n'a pas besoin d'être colossal. Il suffit simplement de découvrir ou redécouvrir ce qu'on aime, ce qui nous anime, nous fait sentir mieux et meilleure comme personne, puis de prendre le temps qu'il faut pour le faire avec l'objectif avoué de nous rendre fiers et heureux.
Quelle est l’expression qui te décrit le mieux?
Je ne sais pas si j'en suis là complètement, mais c'est ce que je veux être : inspirée et inspirante!
Quelle est ta plus grande réussite?
Sans hésitation, mes deux filles! Je ne peux pas imaginer ma vie sans elles. Mais j'avoue que je suis particulièrement fière d'avoir trouvé ''mon marathon'' avec la publication de mon premier roman, d'être allée au bout de ce rêve.
Qu’est-ce que qui t’inspire?
Plein de choses! Des voyages, des expériences, des lieux, des livres, des mots. Mais surtout des gens et leur histoire. Comment ils voient et vivent la vie.
Comment gères-tu ton stress?
Plutôt bien, je dirais. Je ne suis pas du genre à paniquer ou à m'en faire pour un tout et un rien. J'ai un talent naturel pour voir le verre à moitié plein et je cherche l'équilibre dans tout, ça aide à canaliser ses énergies.
As-tu peur de quelque chose?
De ne pas pouvoir prendre soin de mon petit monde...
As-tu une idole ou un modèle? Est-ce qu’il y a une femme en particulier qui t’inspire?
Véronique Cloutier. Je suis fascinée par sa personnalité, son énergie solaire et son parcours d'exception. Pour moi, elle incarne un heureux mélange d'audace, de détermination et de passion, mais surtout de simplicité et de générosité. C'est une femme vraie, une supermaman qui a les valeurs à la bonne place. C'est cet équilibre qui me touche et m'inspire.
Quel est le prochain projet sur ta to do list?
J'ai toujours la tête pleine d'idées, je ne suis pas très reposante! Après la sortie de mon livre et des articles promo, j'aimerais organiser un événement La Vie au pas de course en septembre. Je n'en dis pas plus, c'est à suivre... Aussi, je viens à peine de débuter l’écriture de mon deuxième roman, qui est une toute nouvelle histoire. J’en suis à la page 5 ! Une belle et longue aventure m’attend et m’emballe.
Au moment de la publication de ce portrait, nous apprenons le décès de Julie. En mon nom personnel ainsi qu'au nom de Femmes Alpha, nous aimerions transmettre à sa famille et à ses proches nos plus sincères condoléances.
Crédit photo: David Cannon / YQB Media
Source: Magazine 1608