Il n'y a rien de plus beau que de voir une classe entière de jeunes se questionner. Après plus de 15 ans à observer mes élèves en évaluation, leurs réactions devant un questionnement, une problématique, me font encore sourire de bonheur.
Il y a :
Celui qui fronce les sourcils, comme pour voir la réponse apparaître sur la feuille blanche ;
Celui qui force physiquement afin de retrouver la réponse aux confins de sa mémoire ;
Celui qui se tient la tête, à une... ou même deux mains, avec un regard désespéré ;
Celui qui s'éloigne de sa feuille et se croise les bras, frustré par la question ;
Celui qui sourit à la pensée qu’il connaît la réponse ;
Celui qui triture feuille et crayon nerveusement, et regarde l’horloge ;
Celui qui efface vigoureusement… pour la 3e fois… toujours en tergiversant sur sa réponse finale ;
Celui qui se couche sur sa copie, abattu, soumis devant l’incertitude et le manque d’étude ;
Celui qui regarde autour (dans l’espoir de se rassurer… ou de copier !) ;
Et enfin, celui qui regarde au ciel, semblant demander une aide divine !
À bien tendre l’oreille, on peut entendre les engrenages de leurs pensées !
Il n’y a pas plus bel exemple de la force du groupe et de l’individu.
Les élèves dont je préfère la réaction, surprenamment, sont ceux qui regardent autour ! Ceux qui cherchent à se conforter ou à se comparer, ceux qui ont besoin du groupe ! Ceux-ci semblent aller à l’envers du processus évaluatif bien certainement, mais j’aime imaginer qu’ils puisent leur force du groupe.
Comme entrepreneur, nous choisissons souvent de travailler seul dans une vie remplie de tests et de défis, d’examens constants de nos motivations, de nos forces et faiblesses. Les problématiques sont nombreuses. ET la compétition nous guette. Nos réactions face à celles-ci dictent souvent notre réussite. Osons-nous assez regarder nos voisins, nos acolytes ? S’inspirer d’eux ? J’y aspire ! Non pas pour « tricher », mais bien pour propulser ma propre réussite en huilant les engrenages de ma pensée, pour mieux travailler seule grâce à la force du groupe.
RÉVISION Josée Goupil