Je n’écoute que très peu la télévision, parce que ce qui m’y est présenté est majoritairement vide de sens. Je ne l’allume pratiquement jamais en début de journée, mais ce matin, en faisant la grâce matinée pour me remettre de ma séance de badminton intensive d’hier soir, j’ai été curieux de voir ce qui s’y passait. J’ai eu aussitôt le goût d’éteindre. Le premier canal sur lequel je suis tombé passait une de ces émissions anglophones où une femme hystérique était là pour accuser un type d’être le père de son enfant. Cet homme était le 4e sur qui s’acharnait la mère. L’animateur, un test de paternité en main, contrôle la foule en délire où les gens crient et hurlent des bêtises au supposé père. Vous voyez le genre ? Dans une cacophonie indicible, l’animateur annonce que l’homme n’est pas le père. Et c’est là que j’ai éprouvé une profonde pitié pour plein de gens. J’ai eu pitié de la mère, qui est partie en courant à l’arrière-scène pour s’y rouler par terre en pleurant. Puis j’ai eu pitié de « l’accusé », qui était sur la scène à faire des pirouettes de joie. Ensuite, pour l’armée de déconnectés qui étaient debout dans l’assistance et qui ont chacun leur raison de se délecter de ce spectacle probablement créé de toute pièce, mais pas moins pathétique pour autant. Et finalement, j’ai ressenti un profond sentiment de sympathie mélangé à du découragement et de l’incompréhension face aux millions de personnes qui s’injectent ce genre d’images désolantes dans la tête.
Je suis convaincu que si chacun prenait conscience de l’océan de négatif qui l’entoure et qui alimente sournoisement leur esprit en effets pervers, le changement serait drastique pour nos sociétés malades. Après une trop courte nuit, mal reposés, les gens se lèvent le matin et lisent les nouvelles, souvent avec comme seul déjeuner la drogue la plus répandue qui soit : un café. Bien quoi, il faut se tenir informés et en plus c’est bien le café, tout le monde en boit! Ensuite, ils arrivent à leur travail (que beaucoup détestent) et jasent de quoi? De celui qui a été éliminé la veille dans une émission où des rats de laboratoire se prêtent au triste jeu du voyeurisme à grande échelle. Puis, entre deux cafés à cracher leur fiel sur leur méchant patron, ils parlent de ce qu’ils ont lu dans les journaux, s’en alimentent et se relancent entre eux des pensées hargneuses et consternées. Après une dure journée endurée au boulot, c’est l’heure d’un repas vite fait, des devoirs et du dodo des enfants pour plusieurs. Quoi de mieux pour se détendre pour terminer la journée qu’un divan et une télé pour connaître qui sera la prochaine victime des votes du public? Et on termine le tout avec le bulletin du soir qui défile, image après image, les atrocités de l’humain ou leurs malheurs.
La journée typique que je viens de décrire, j’y ai trempé longtemps (mis à part la partie enfants) et ça a été un frein monumental à l’élan de découverte du bonheur dans lequel je baigne en ce moment. De toutes les choses que j’ai appliquées dans mon évolution vers le mieux, celle dont je suis le plus fier, celle qui aura eu le plus gros impact aura sans contredit été de retirer toute source de négatif de ma vie. Tellement de belles choses en sont ressorties. Ma tête est libre de se concentrer sur tout ce qu’il y a de beau sur cette Terre, en commençant par ses habitants.
Révision: Josée Goupil
Crédit photo: Ramdlon sur Pixabay.com