Vous vous demandez à quoi ressemble une boule d’énergie créative à l’état pur? Et bien vous n’auriez qu’à rencontrer Anne-Marie Boissonnault pour le savoir!
Rencontrée dans le cadre d’une implication avec le Club des Petits Déjeuners, Anne-Marie m’a tout de suite ‘’séduite’’ par sa personnalité complètement allumée et sa ‘’présence’’. Certaines personnes dégagent une énergie tout simplement plus forte que d’autres. C’est comme ça, et Anne-Marie en fait partie.
Elle a accepté de me recevoir dans les nouveaux bureaux de son entreprise YQB Média afin de répondre à quelques questions, en toute simplicité. Et vous savez ce qui m’a le plus surpris? Sa transparence et son authenticité. Cette femme est tout simplement vraie et surprenante!
Après un baccalauréat en communications et une maîtrise en sciences politiques (boursière du ministère de la Défense nationale, elle a consacré sa maîtrise aux études militaires et stratégiques, oui oui!), elle débute une carrière en publicité. La mort subite et dramatique de sa meilleure amie dans un accident d’avion la remet ensuite en question sur sa vie personnelle et professionnelle et elle décide de se lancer dans l’industrie de l’édition de magazines, d’abord avec Ski Presse, puis avec sa propre entreprise YQB Média.
Voici les réponses de cette passionnée de Québec à mes questions parfois un peu ‘’cheesy’’ mais qui révèlent une femme unique et humaine :
Si tu avais à te décrire, quels mots utiliserais-tu?
‘Overly’ dynamique, j’ai une énergie hors du commun, je suis confiante et insécure à la fois, et… très judéo-chrétienne (dans le sens de soit juste et bon, de prendre soin de son prochain, des valeurs familiales et d’amour)!
Je dirais aussi que je suis leader : les gens me disent qu’ils voient en moi une leader naturelle… en fait, je suis une leader cheerleader! J’aime encourager les gens à se surpasser et j’ai vite compris qu’il fallait que j’assume ce rôle-là.
Je suis aussi très créative et inspirée! Une idée suit toujours une autre... j’ai toujours eu l’impression de savoir quelle serait la prochaine tendance. J’ai un bon flair…
Pourquoi YQB?
J’ai écrit mon plan d’affaire dans un avion, sur un vol Los Angeles-Québec (YQB est l’identification de l’aéroport de la ville de Québec). Et un ami m’a suggéré ce nom là, qui sonne international. Comme je m’inspire beaucoup de l’international, c’était parfait.
Mais YQB (Québec) signifie beaucoup plus pour moi. Malgré que j’ai été élevée sur la rive-sud de Montréal, je suis née à Québec et plus tard mes parents ont acheté un chalet à l’Île d’Orléans où j’y passais mes étés. Et j’ai toujours trippé sur Québec, ses vieilles rues, son architecture, son âme.
Plus tard, j’ai rencontré l’homme de ma vie dans un centre de ski. Et c’est un gars de Québec! À ce moment-là, je travaillais encore à Montréal, alors pendant 14 mois j’ai voyagé entre Montréal et Québec pour ensuite m’installer pour de bon à Québec… tout en travaillant à Montréal. Lorsque nous avons eu notre fils, c’était rendu impossible de concilier tout ça. Alors, je suis allée voir une chasseuse de tête pour me trouver un emploi à Québec. Elle m’a dit quelque chose qui allait changer ma vie : « ce n’est pas une job dont tu as besoin; tu es entrepreneure! Tu dois prendre ton expérience et faire quelque chose avec... »
Alors j’ai décidé de me lancer en édition de magazines… c’est mon métier après tout. Même si tout le monde me disait (ou pensait) ‘t’es complètement folle!’. On s’entend qu’en 2008, l’imprimé était mort.
Mais j’ai présenté mon projet d’affaire à un imprimeur, qui m’a appuyée. En 2012, j’ai racheté toutes les parts de mon entreprise. C’était un vrai saut sans filet!
Quelles sont les valeurs de YQB?
J’ai basé mon entreprise sur des valeurs, qui sont apparues progressivement. Le dépassement de soi, le respect des gens, l’harmonie dans nos relations entre nous et avec les clients est très importante pour nous.
Les gens qui font affaire avec YQB apprécient autant le produit final que le processus de création.
Les valeurs officielles de YQB sont en fait : la créativité, l’esthétisme, le dépassement de soi, le souci du travail de qualité, le savoir-faire et le savoir-être, l’harmonie, la gentillesse, le souci des autres, la non-prétention, le raffinement, la longévité, la constance et la croissance.
As-tu un grand rêve?
Mon grand rêve, je le vis pas mal en ce moment dans ma vie. Mon grand rêve, c’était d’avoir un 2e enfant (elle a maintenant une petite fille de 11 mois).
Pour ce qui est de la croissance de mon entreprise, je crois que je veux rester ‘boutique’. Je ne veux pas que YQB devienne une machine à saucisses. J’aime le contact et le lien que j’ai avec les clients. Je ne veux pas nécessairement devenir YQBig.
Mais j’envisage l’exportation de notre savoir-faire aux États-Unis. Nous produisons depuis deux ans un magnifique magazine haut de gamme, SNOW, dans l’industrie du ski basé à Aspen au Colorado. C’est un bel exemple de notre valeur ajoutée exportable.
Un autre aspect que je veux développer, c’est de travailler avec des gens de talents de Québec, pour développer des éditions de livres, non pas de romans, mais des ouvrages à propos de l’art de vivre. Nous avons publié dernièrement L’Art du Cocktail, un livre de cocktails du mixologue Patrice Plante, en collaboration avec le Bistro L’Atelier). On le fait aussi avec le magazine 1608, qui met de l’avant l’art de vivre à Québec mais aussi les gens audacieux, créatifs et généreux qui chaque jour font de Québec une ville où il fait bon vivre.
Qu’est-ce qui t’inspire?
La musique, la beauté, les magazines m’ont inspirée toute ma vie et continuent de le faire. L’inspiration est comme ma fontaine de jouvence. Je l’ai intrinsèquement et elle est multi-sources. Je suis profondément inspirée par des objectifs, et mes objectifs personnels et familiaux sont aussi importants que mes objectifs professionnels. Mais il faut que ce soit l’fun! Que le processus soit agréable.
Jacques Gauthier des Restos Plaisirs m’a beaucoup inspirée. Il a bâti son entreprise sur le plaisir de recevoir et de manger entre amis. Il a fait de sa passion son entreprise.
Mais ma Mecque de l’inspiration restera toujours Londres. J’essaie d’y aller à chaque année. Tout de Londres m’inspire. Pour certains, comme Jacques Gauthier, c’est Paris, mais moi c’est Londres. J’y sens le souci du détail partout. Et j’ai une approche très « God Save the Queen »! Je passerais de YQB à LHR volontiers!
As-tu peur de quelque chose?
J’ai peur de tout. J’ai tendance à être un peu fataliste. J’essaie de me psychanalyser.
Pourtant, j’adore me pousser à fond.
D’un point de vue professionnel, j’ai conscience de faire vivre du monde et de supporter des salaires. Alors, parfois c’est un peu épeurant de réaliser ça. C’est quelque chose d’important pour moi. Je me soucie beaucoup du bonheur des autres.
Qu’aimeriez-vous dire aux jeunes femmes d’aujourd’hui?
Allez, go! Tout va bien aller, il faut être confiante. Et le passé est souvent garant de l’avenir.
LE savoir est la clé. Alors maximisez vos études, vos connaissances!
La performance passe par la connaissance mais le succès passe par le travail.
Les femmes ont une place à prendre en affaires. Elles ont une manière différente de faire les choses, mais elles ont leur place. L’important est de travailler à partir d’une passion et de bien s’entourer.