Notre vie est un marathon de "réfléchissage": on réfléchit dans l'auto, au boulot... Même au dodo! On cogite en équipe, on discute au dîner, on évalue en s'entraînant, on raisonne en réunion, on songe en soupant... Finalement, on réfléchit TOUT LE TEMPS! Et pour relaxer le samedi, on s'assoit autour de l'îlot, un verre de vin à la main, et on refait le monde, une réflexion à la fois! Pfff...
La mode est aux coaches de vies, aux mentors, aux formations, à la thérapie, au ressourcement, aux livres de mieux-être, aux pensées positives affichées à qui mieux mieux sur notre profil Facebook. On se questionne donc constamment, on s'impose une gymnastique mentale complexe. On a le hamster maigre à force de l'obliger à tourner dans la roue de notre boîte crânienne avant de prendre une décision. Mais pourquoi? Est-ce que le sort du monde dépend de nos cogitations?
La femme de Cro-Magnon se questionnait-elle sur le sens de la vie? Sur sa relation avec ses enfants ou sa belle-mère? La femme moyenâgeuse allait-elle en thérapie pour discuter de ses relations de couple, de sa vision du succès? Possiblement que non! Ils étaient trop occupés à SURVIVRE, trouver de la nourriture, se protéger des animaux sauvages et la peste moyenâgeuse! Oui, notre cerveau et notre monde ont changé! Notre "mode survie" est différent de celui de nos ancêtres. Nous sommes certes actifs et réactifs, mais réfléchissons-nous trop pour notre propre bien? Nous avons un taux de suicide et de dépression élevé, nous avons de la médication pour calmer notre anxiété, freiner le flot constant d'activité de nos neurones... donc on fléchit à force de réfléchir! Est-ce que notre sécurité physique, notre confort douillet laissent trop de place à nos pensées?
Et l'action dans tout ça? On dit des hommes d'affaires: "lui, c'est un homme d'action!» Les femmes d'idées sont aussi des femmes d'action! Mais est-ce que nous, femmes, devrions moins réfléchir, analyser, rêver, discuter, supputer et simplement AGIR?
Vous voyez? Même à lire ce texte, clairement on (incluant la personne qui écrit) réfléchit trop.
On dit aux enfants: réfléchis avant d'agir! Peut-être devrait-on aussi dire "agis avant de réfléchir!"
Révision: Josée Goupil