Récemment, deux personnes de mon entourage – même pas proche !- m’ont empoisonné la vie sans même s’en rendre compte. J’étais littéralement habité par elles. Mais comment faisaient-elles pour m’atteindre autant sans même en avoir conscience ? Pour tout vous dire, elles ne faisaient pas grand-chose, ou du moins elles ne me faisaient rien directement, mais elles étaient devenues un centre d’attention permanent si bien que je passais une bonne partie de mon temps à décortiquer leur façon d’être. Dans mon cours de psychopathologie, on appellerait cela une obsession.
Je dois dire que je n’étais pas des plus enthousiasmées de cette situation, surtout qu’elle persistait dans le temps. Moi qui suis toujours zen et persuadée qu’une bonne méditation peut tout arranger, moi qui me targue d’être bienveillante et bien j’ai encore des croûtes à manger ! Mais bref, j’étais vraiment dans une impasse pénible, jusqu’à ce qu’une amie me donne ce conseil – basique, mais crucial- : ben voyons Marie : si elles t’agacent autant, c’est qu’elles te reflètent une partie de toi que tu as à travailler.
Je me suis donc penchée sur moi-même et j’ai été stupéfaite de voir à quel point elle avait raison. Si je regardais bien ce qui m’agaçait tant chez elles, et bien, c’était justement des choses que je ne me reconnaissais pas –a priori-, des choses que je ne voulais pas voir de moi.
Le plus beau dans l’histoire, c’est qu’en ayant détecté précisément ces aspects en question, j’ai pu désamorcer (enfin !) mon obsession pour elles, mieux me connaître, voire même – c’est le cadeau bonus – développer un peu de compassion pour ces deux êtres que j’étais trèèèèèèèèès loin de porter dans mon cœur !
Donc un grand merci au déni et à la projection ? #NOT. En fait, je me demande pourquoi ma psyché a besoin de faire toutes ces pirouettes pour me montrer mes défauts!?! Déni, projection, obsession, bref, n’y a-t-il pas un chemin plus court pour me faire évoluer ? Apparemment non …
Allez, pour terminer, je vous vois venir… vous avez toutes et tous envie de savoir de qui je parle et de quelle facette de ma personnalité tout cela a révélé. Je parle d’une wonder woman qui m’énervait à poster sa vie plus que parfaite sur Facebook. Outre que cette attitude m’agace au départ, c’était essentiellement parce qu’elle masquait ainsi ses peurs profondes. Et ses peurs à elles – sûrement de ne pas être aimée ou de ne pas être acceptée, car je la soupçonne vraiment d’être une ancienne «pas cool à l’école»- rejoignaient d’une certaine façon les miennes, même si les miennes s’expriment différemment. Et comment s’expriment mes peurs ? J’ai eu la réponse dans ma deuxième obsession…
L’autre jeune dame, elle m’énervait grandement avec sa manie d’être plus que parfaite et charmeuse avec tout le monde. Au-delà du fait que je reste persuadée qu’elle n’est vraimeeeeeeent pas authentique (et incompétente, et menteuse et tricheuse), j’ai vu en elle le fameux syndrome du sauveur (vouloir absolument aider les autres). Tiens, n’est-ce pas aussi un de mes défauts ? Oui, c’était un de mes défauts… avant … mais manifestement, je dois encore l’avoir en latence.
La leçon à tirer ? Elle est double:
1- La prochaine fois que quelqu’un vous énervera au plus haut point, au lieu de perdre du temps à le critiquer, penchez-vous sur votre nombril pour trouver les bonnes réponses, celles qui vous ramèneront dans la paix d’esprit du présent ;
2- Merci à tous ces gens imparfaits qui nous entourent, même aux plus pénibles d’entre eux, car grâce à vous, nous apprenons à apprivoiser doucement et surtout à gagner du temps pour réparer nos propres imperfections ; imperfections que nous ne pourrions apparemment pas voir sans vous (surtout si comme moi, vous êtes myope comme pas possible).
Révision Josée Goupil