Je me suis réveillée ce matin et quel choc! Quelle prise de conscience! Je suis de plus en plus persuadée que je suis gentille et naïve… Je ne sais pas si c’est grave ni combien de temps je vais pouvoir survivre dans ce monde. Non, vous n’avez pas compris, JE SUIS GENTILLE… C’est atroce… C’est horrible… C’est une très grave maladie dont on ne peut pas guérir. Les symptômes sont incroyables, c’est plus fort que moi! Même après plusieurs années de thérapie et plusieurs grosses erreurs ou claque dans la « gueule » (ça fait tellement mal que je n’ai pas d’autre mot dans mon vocabulaire pour décrire l’intensité et la douleur). Ce doit être génétique et dans mon cas, ça s’aggrave avec l’expérience. Je ne contrôle rien. 

Je me pose les questions suivantes : suis-je dépendante à la gentillesse (puisqu’on peut être dépendant à tout selon les psychologues)? Ai-je les connexions nerveuses de l’affirmation de soi et de l’égoïsme complètement bouchées dans mon cerveau? 

C’est fou! Mais je veux aider les autres afin de leur donner de l’amour, ou peut-être bien me donner de l’amour… Va savoir... Peut-être les deux. Je ne peux passer dans le métro sans donner à des sans-abri quelques pièces de monnaie, avoir un sentiment de gêne et me demander ce qu’on peut faire dans le monde pour changer cela. Je les regarde dans les yeux et je leur dis bonjour ou au moins, je leur fais un signe de tête pour leur signifier que je les vois. 

Je suis touchée quand des musiciens jouent dans le métro et je pense qu’ils devraient être payés pour la légèreté qu’ils apportent au quotidien des gens tristes qui s’en vont travailler. Dès que quelqu’un me parle d’un projet, je me mets en mode solutions et je scrute mon cerveau à la recherche d’aide que je peux apporter, une personne que je peux recommander, des heures que je peux offrir. Par exemple, des amies ont réalisé un projet de refuges, alors je les soutiens en leur faisant de la pub sur mon compte Facebook; des immigrants me sont référés pour une recherche d’emploi, je leur ouvre mon carnet d’adresses et leur propose des rencontres et des coordonnées; une connaissance souhaite effectuer un échange de maison pour le mois de juillet, immédiatement j’envoie sa demande à ma famille habitant dans la ville où elle souhaite partir. J’accepte de garder les enfants de mes amis quand ils ne peuvent pas; je propose à mes voisins de déneiger leur entrée (je le fais même parfois sans leur demander leur avis); je range les poubelles de mes voisins. J’échange quelques mots avec pratiquement tout mon voisinage… 

J’ai une âme de rassembleuse, je suis née pour faire les liens sociaux: j’organise la fête des voisins, je me propose comme bénévole quand il y a des animations dans mon quartier (je passe une journée entière à trier des œufs pour une chasse aux cocos), je m’investis dans l’école de mon fils, car je trouve cela important que les parents s’impliquent dans l’éducation des enfants. Bref, je ne sais pas dire non, je trouve des opportunités dans tout… C’est plus grave que je ne le pensais finalement! Couplé à ma gentillesse, je suis curieuse… et là, c’est l’alliance sournoise pour me faire embarquer dans toutes sortes de projets.

Je suis une gentille démesurée. J’en suis consciente, c’est ça le pire, je ne peux pas changer… et vous savez quoi, je l’assume. J’aime être gentille et je pense de plus en plus que c’est une force. Comme il existe des coaches pour l’affirmation de soi et pour apprendre à dire non, je propose de partager mon expertise de la gentillesse afin de faire découvrir cette qualité en chacun de vous et ainsi accéder à son pouvoir. Qui embarque avec moi?

 

Révision: Josée Goupil

Stéphanie est psychologue du travail et des organisations. Elle est passionnée par l’être humain dans toute sa splendeur et sa diversité (l’humain est fabuleux). Elle vibre au son de l’innovation, de la créativité, et du lien social.  Elle est composée de plusieurs années d’expérience dans divers domaines: recrutement, formation, coaching, intervention en climat de travail et intelligence collective. Elle a une devise : se transformer pour transformer le monde.

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