Je ne vis pas dans le passé. En fait, je ne vis plus dans le passé. J’adore toutefois m’y référer pour évoluer à partir des leçons nécessaires souvent durement apprises. Aujourd’hui, je dois rembobiner ma cassette huit ans en arrière afin d’y observer l’homme qui était en quête de sa voie.
J’étais confortablement assis dans ma sécurité. Emploi payant, mais insignifiant. Maison douillette et accueillante, mais vide. Voiture de l’année pour démontrer une quelconque réussite. Puis j’ai tout abandonné. J’ai tout vendu, j’ai démissionné de mon boulot et de mon ancienne vie. Je suis parti en voyage dans l’espoir de m’acheter une vie. J’ai erré, le cœur pesant et mon trousseau réduit à une seule clé. Il ne me restait qu’une porte où je pouvais me sentir un peu chez nous. Celle de chez mes parents, toujours ouverte. Vous ne saurez jamais combien vous avez été des éléments d’évolution indispensables, chers parents. Merci.
Et j’ai marché. Et j’ai visité un peu du globe. J’y ai rencontré de merveilleux humains. J’ai appris mon anglais, j’ai baragouiné l’espagnol, j’ai apprécié l’allemand. J’ai souri en norvégien et en italien. J’ai côtoyé l’Anglais, j’ai fraternisé avec la Suisse, j’ai pleuré à Finistère. J’ai touché le ciel de l’Australie, dansé avec ses vagues et contemplé ses coraux. J’ai flirté avec les requins des fonds marins à Fidji. "Bula!", qu’ils disent tout le temps là-bas! Tous ces endroits et ces gens qui m’ont marqué. Cela aurait été impossible sans l’ouverture de nos frontières, impossible sans toutes nos belles différences.
De retour en la patrie qui m’a vu grandir, j’ai compris que le plus grand des voyages est celui qui se déroule à l’intérieur de moi. Grand bien m’en fût, il me permet de voyager à l’année longue, celui-là. M’évader à plusieurs milliers de kilomètres de chez moi m’a permis de trouver la réponse à mes maux. Même si j’ai à cœur le bien-être de mon prochain, je n’ai pas la prétention de vouloir changer le Monde. Je me suis changé moi, et je suis maintenant prêt à m’occuper de mon voisin. Si chaque personne de cette magnifique planète pouvait embrasser le même but, le sort de cette dernière et de chacun de ses occupants serait, selon moi, très certainement voué à un meilleur avenir.
Révision: Josée Goupil
Crédit photo: Pascal Tremblay