Je suis assise à savourer le moment et mon thé oolong dans la louange silencieuse du spa. Une petite musique de goutte d’eau ruisselle des haut-parleurs. C’est ma journée gâterie : massage, détente, écriture, lecture... Pas de cell, pas de courriel, pas d’enfants, que le ciel, l’eau et mon moi-même.
Quand soudain rentre en trombe un homme dans la quarantaine qui, d’une voix forte, aboie au téléphone des chiffres, des ordres, des impératifs. Il gesticule vigoureusement, tourne en rond, il envahit l’espace! Puis en un coup de vent, il clôt la conversation, se retourne vers l’employée du spa sidérée et lui lance à la volée, l’air survolté : « Je suis venu ici pour trouver le calme! »
Pendant que l’employée et moi ne pouvons nous empêcher de pouffer de rire, je réfléchis soudainement : nous est-il impossible, dans notre environnement de tous les jours, de TROUVER LE CALME? Sommes nous tous devenus des chasseurs de zénitude, comme une proie qui se cache au spa, au yoga, dans un chalet perdu en forêt ou un tout inclus en rabais?
Peut-on encore juste « être calme » peu importe où?
Ou est-ce que le calme est maintenant devenu une gâterie que l’on s’offre quelques fois par année?
Révision: Josée Goupil