Mme Humilité, puis-je vous embrasser?
Chère Madame Humilité, je vous écris avant de pouvoir vous rencontrer et vous connaître davantage, car j’ai une folle envie de vous embrasser (comme dans « je veux embrasser votre cause »). On dit beaucoup de choses de vous. Et notamment, qu’il faudrait choisir entre vous et votre confrère Monsieur Égo. Vraiment? Seulement, moi, comme je veux tout dans la vie (et là, on me retourne souvent le commentaire : « Ben, ça, c’est très immature »… j’assume mon immaturité), alors, je veux les deux.
Est-ce possible? Est-ce que je vais faire une indigestion? Car en ce moment, on parle souvent de façon négative de Monsieur Égo. Je pense pourtant que nous devrions apprendre à l’apprivoiser, à le maîtriser, comme le renard dans le Petit Prince : « d’abord, il faut que tu m’apprivoises ». Alors, chaque jour, à la même heure, le Petit Prince revient s’asseoir devant le renard (référence : Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry). Car une chance qu’il est là pour nous faire bouger, nous permettre de nous dépasser en sachant qu’on veut bien plus que ça.
L’humilité, c’est très mode en ce moment. Oui, c’est bien de dire que je suis humble. Je vous conseille de le placer dans une conversation, votre entourage appréciera. Or, ce n’est pas juste mode et bien vu, c’est aussi nécessaire. Une fois s’être gonflé la tête avec votre ego, il faut redescendre sur terre et voir qui nous sommes avec cette énorme Moi Inc. Pour être honnête, on n’est pas grand-chose, on est des êtres humains vivants sur une planète qui fait partie d’un univers tellement gigantesque que nous n’en connaissons même pas les limites.
Je vous embrasse très fort Mme Humilité et Monsieur Égo, paradoxalement votre.
Signé, je veux tout.
Révision: Josée Goupil