Le dilemme du dodo

Cela fait déjà près d'un an que j'ai dû ériger camp dans le salon. Je livre bataille chaque nuit contre le stress, l'anxiété, la fatigue accumulée de quatre ans en affaires... Les idées, les réflexions, les critiques, les projets, la liste d'épicerie, l'horaire familial, un melting-pot de pensées oppressives se mettent en branle chaque nuit me gardant soit éveillée ou en constant mouvement dans mon sommeil. Mon conjoint dit que je "vibre", et c'est loin d'être aussi l'fun et excitant qu'une bébelle à batterie du sex-shop, je vous le jure! 

Pour remédier au fait que je trouble le sommeil de mon conjoint, nous avons donc décidé de faire chambre à part. Il semble que ce soit le cas de plus en plus de couples de ma génération vivant les mêmes difficultés. J'ai tout essayé pour régler le tout! Médication, suppléments, tisane, thérapie, ostéopathie, acuponcture... Rien ne semble changer. Seule, je dors bien... Je dors mieux... Je me sens libre de me coucher à l'heure que je veux, de gigoter, de me lever si ça ne va plus, sans déranger personne! Solution, peut-être! Mais pourtant...

Je me sens loin de mon amoureux... Je n'aurais jamais pensé que la proximité du sommeil pourrait jouer sur ma vision de notre proximité amoureuse. Nous nous retrouvons dans le même lit avec grand plaisir pour des moments intimes, mais... pas pour le dodo, collés, en cuillère. Nous sommes bien contents d'avoir une meilleure qualité de sommeil, mais sommes-nous en train de briser la qualité de notre amour?

Avoir une vie amoureuse saine et équilibrée passe-t-elle automatiquement par un lit commun bien plus que par une vie sexuelle passionnée? Nos nuits de lits simples mettent-elles en péril notre couple?

Révision Josée Goupil