8 h 20 : je conduis vers le bureau d’un client et en cinq petites minutes, quatre automobilistes me coupent dangereusement la route sans même annoncer leur changement de voie. 8 h 45 : je fais la file au café pour un latté et je me fais délibérément dépasser. 12 h 30 : je dis bonjour à la caissière de la pharmacie avant de payer mes achats. Aucune salutation de retour et aucun sourire. 17 h 50 : une dame accroche mon panier d’épicerie avec une force incroyable sans même s’excuser, alors que je me trouvais près des tablettes. Même si ce n’était peut-être simplement pas leur journée, j’ai eu envie d’aider ces personnes. Seraient-elles prisonnières d’une routine monotone à un tel point qu’elles ne voient plus les autres ?
Je l’avoue, j’ai déjà été l’une d’entre elles. J’étais en mode survie. Souvent, je n’avais parfois pas envie de sourire aux inconnus ou de m’excuser lorsque j’avais tort. Je portais beaucoup trop d’attention au jugement et j’ai blessé des gens. Je vivais dans ma bulle en croyant que ma vision était plus importante que celle des autres. Heureusement, j’ai pris du temps pour revoir mes priorités et je suis aujourd’hui redevenue celle que j’ai déjà été. À force de voir ce genre d’altercations quotidiennement, cela m’amène quand même à penser que certaines personnes devraient aussi prendre le temps de se regarder dans le reflet de la glace pour évaluer s’ils aiment encore ce qu’ils y voient.
Je suis radicale dans mes propos, mais il me semble que le terme communauté prenait tout son sens à une certaine époque où on s’entraidait les uns les autres tout en profitant de ce que la vie avait à nous offrir. Aujourd’hui, on semble plus que jamais seuls au monde. Les itinérants meurent à nos pieds et les passants ignorent leur présence et ne font rien pour les aider. Il faut que le vent tourne et que l’altruisme et le respect soient reconsidérés dans l’horaire de nos vies chaotiques. Sinon, qui sait ce qui pourrait arriver dans quelques années ?