Je ne suis pas une fille qui doute beaucoup.

Quelle affirmation choquante. En fait, depuis plusieurs jours, je retourne tout ça dans ma tête et je me demande comment je vais bien pouvoir le présenter tellement c’est off beat.  #Bonçayestjedoute.

Tellement de femmes formidables autour de moi hésitent à prendre des décisions ou à poser des gestes pour elles. C’est comme si ces femmes refusaient d’assumer leur force, comme si elles refusaient d’accéder à ce pourquoi elles ont trimé si dur pendant si longtemps, à ce qu’elles méritent.

Il est bien rare que je passe des semaines à réfléchir avant de prendre une décision. Souvent, je fonce et je réfléchis après. Et jusqu’à présent, avec le recul, je ne me suis pas trompée trop souvent, ce qui contribue probablement à cette absence de remise en question profonde devant les décisions professionnelles que j’ai eu à prendre.

Sans n’avoir jamais eu de plan précis, j’ai toujours su que j’irais au bout de mes rêves, qu’il n’y avait pas de montagne assez haute pour ne pas que je la franchisse. Certes l’héritage d’une éducation où mes parents m’ont toujours poussée à en faire plus, à me dépasser, mais surtout à avoir confiance en moi. Grâce à cette éducation formidable, je suis devenue une femme pour qui l’ambition n’est ni une maladie honteuse, ni contre-nature.

J’ai certes moi aussi des périodes d’incertitude, mais elles se font relativement rares et presque essentiellement personnelles, rarement professionnelles. J’ai une tendance à croire que l’instinct est un bon guide et j’ai également tendance à suivre ce petit doigt qui me mène plus souvent qu’autrement dans la bonne direction.

J’ai eu à redéfinir ma carrière au cours de la dernière année. Depuis plus de 10 ans, je travaillais en politique. Rapidement, j’ai eu à prendre des décisions et à suivre un chemin qui devait me mener presque directement vers l’entrepreneuriat. Ma tête dure, souvent citée comme source de problème lorsque j’étais enfant et adolescente, est devenue pour moi une grande force professionnelle. (Même mon chum – et associé -  le reconnaît !)

Le fait de tenir à ses idées, de savoir en débattre (mais aussi quand, avec qui et comment en débattre, chaque bataille n’étant pas essentielle), est un atout incontestable.

Lors d’une récente conférence de la présidente du Conseil du statut de la femme, madame Julie Miville-Dechêne, présentée par Femmes en affaires de la Capitale Nationale et Femmes Alpha, cette dernière a fait référence à des chiffres étonnants, qui m’ont choqués. Au delà des statistiques qui nous montrent le taux endémique de présence féminine sur des conseils d’administration d’entreprises privées, elle nous a présenté un chiffre qui se doit de changer. Les hommes postulent sur des emplois pour lesquels ils possèdent 50% des qualifications requises. Les femmes attendent d’avoir 80% des qualifications avant d’appliquer. Vous imaginez quelles opportunités vous échappent mesdames ?

Une bonne dose de confiance (on y revient toujours), de l’audace, le goût du risque, de l’ambition assumée et de grâce, mesdames, créez une filière spéciale pour vos trop nombreux doutes. Une filière 13.

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