Tu veux qu’on aille prendre un café? Qu’on prenne le temps, le temps de se voir, de se parler? Ça fait si longtemps qu’on s’est pas vus... juste toi pis moi, mon ami(e).
Si ça va? Oui, ouin... bof... non. C’est pas facile. Pas évident. C’est quoi le problème? Le couple? Les enfants? Les parents? ... Pas la santé, j’espère? La job alors? Je t’explique... tu m’écoutes.
Tu cherches quoi me dire, comment réagir, quoi faire? Et bien voilà...
... Raconte-moi pas que la même chose est arrivée à ta collègue/cousine/voisine. J’le sais bien que ça arrive à plein de monde.
... Pars pas en guerre et ne fais pas un plan d’attaque/vengeance/destruction massive. J’ai déjà passé des heures à le faire ou à y penser et je suis exténuée.
... Dis-moi pas « que c’est pas grave, souris, voyons, au moins t’as la santé/tes enfants/tes amis! » Je suis triste/déboussolée/frustrée, j’ai le droit de broyer du noir.
... N’insinue pas subtilement que j’aurais donc dû, pis que j’aurais peut-être pu. J’ai déjà passé des nuits à me culpabiliser ... ne t’apitoie pas sur mon sort, pis ne braille pas ta vie avec moi. Je n’ai pas la force de te consoler à mon tour.
... Ne tente même pas de me prendre dans tes bras si ce n’est pas moi qui te les tends.
En fait je ne sais pas trop ce que je veux que tu me dises. Je ne sais même pas ce que je fais là. Je sais que ça ne va pas, que ça fait du bien d’en parler. J’espère juste, qu’après un bout de temps, tu me diras, en regardant ta tasse chaude entre tes mains : « Hum... il est bon le café ici » pis que ça sera mon cue pour changer de sujet, pis nous changer les idées, faire comme si de rien était, pis que la vie continuait. Même si rien ne va plus, mais que tout ira bien. Parce que l’on est là, que je suis là avec toi, mon ami(e). Qu’on prend le temps, le temps que ça prendra... en toute amitié.