Se donner une deuxième chance...

Ma vie a beaucoup changé au cours des deux dernières années. Je peux littéralement dire que je suis repartie à zéro dans tous les sens du terme, à un tel point que je me suis même demandé qui j’étais devenue tellement j’avais perdu tous mes repères. J’ai longtemps pris la voie de la facilité et du confort parce que je pensais que c’était la bonne chose à faire. Malgré tout, j’avais quand même toujours une petite voix intérieure qui m’indiquait que j’étais peut-être faite pour plus, que je ne pouvais pas partir sans avoir marché dans des rues inconnues, sans avoir laissé ma trace. Dans les circonstances, je suis fière des petits pas accomplis même s’il m’en reste encore des gros à franchir. La vie m’a donné quelques occasions de foncer et c’est ainsi que je suis devenue ma propre patronne après avoir perdu un emploi ou que je suis partie à l’autre bout du monde après avoir vendu ma maison. Mon parcours est continuellement rempli de montées et de descentes, mais avec l’expérience, je sais encore plus apprécier la vue d’en haut quand je suis au sommet. Le problème, c’est que je suis difficile à satisfaire et que je veux toujours plus quand je remonte. Heureusement, il y a des signes et des gens qui sont là pour m’aider à y arriver! 

Récemment, j’ai rencontré une entrepreneure qui a décidé de tout vendre pour partir vivre à bord d’un voilier avec son chum et ses trois enfants. Elle était sur le point de partir et j’ai été frappée à quel point elle avait des étincelles dans les yeux. Ses seules craintes : tomber sur des requins ou frapper la tempête du siècle. Aucune peur de partir sans rien laisser derrière, c’est plus fort qu’elle. Je l’envie. Pas pour le voilier parce que j’ai le mal de mer, mais pour pouvoir appliquer concrètement cette vision de la vie que je partage. Elle a raison, le temps est trop précieux pour ne pas savourer ce qu’elle a à nous offrir. J’aimerais y penser tous les matins quand je me lève, mais la réalité me rattrape rapidement. Les gens qui me côtoient diront que je suis déterminée, fonceuse et que je ne me laisse pas piler sur les pieds. C’est vrai. Ceux qui me connaissent vraiment bien diront aussi que je peux être lâche à mes heures. Parfois, je laisse passer des opportunités qui me permettraient de vivre quelque chose de nouveau. Comme bien des gens, j’ai peur de ne pas être à la hauteur. J’ai peur de ne pas le mériter. J’ai peur de ne pas être assez prête. J’ai peur d’échouer, même si je finis toujours par me relever. 

De voir cette femme que je connais à peine lever les voiles pour vivre simplement le moment présent est inspirant. La vie est courte et fragile, mais ce n’est pas une raison pour avoir peur. J'ai 33 ans, je vis seule en appartement et je n’ai pas d’enfants, mais être bien est tout ce qui compte à mes yeux en ce moment. N’est-ce pas ça le but ultime d’une vie? Pour la première fois, j’apprivoise le temps que j’ai maintenant au lieu de celui qui se trouve devant moi. Je ne sais pas encore ce qui m’attend et c’est ce qui rend le quotidien aussi excitant, du moins pour moi. D’autres ont moins de chance sans que l’on sache pourquoi. Un homme a perdu la vie près de chez moi récemment en tentant de traverser la rue. C’est une fin horrible et j’ai pensé à lui en me demandant s’il faisait la carrière de ses rêves, s’il avait aimé sans se retenir, s’il avait des regrets. Cela me faire encore une fois réaliser qu’un jour, je veux pouvoir dire à mes enfants ou à ma famille que j’ai vécu pleinement ce que j’avais à vivre...

Parfois, il ne faut pas trop réfléchir et se laisser aller, tant qu’il n’y a pas de vie en danger. Je travaille là-dessus aujourd’hui et j’espère que vous aussi!

Révision: Josée Goupil