J’avais 15 ans la première fois où je suis venue sur la côte ouest. Au début, c’était le mal du pays qui me hantait. Mes amies me manquaient. Jour après jour, un X s’ajoutait sur mon calendrier. J’avais si hâte de retourner dans mon Québec natal. Et puis le temps passa. Sans même m’y attendre, un sentiment inconnu m’a alors envahi. Je me sentais bien. J’adorais la beauté du paysage qui m’entourait. Et, sans même m’en rendre compte, il était déjà temps de retourner auprès des miens.
Pendant 15 ans, j’ai conservé ce sentiment inexplicable que cet endroit m’avait procuré. « Un jour j’y retournerai », me suis-je dit. « Je pense même que j’y habiterai. »
Lorsque l’opportunité se présenta 15 ans plus tard, j’étais à la fois excitée, mais aussi craintive. Craintive que ce sentiment que j’avais gardé en tête pendant toutes ces années ne soit rien de plus que le fruit de mon imagination. Comme le souvenir encore enfoui en moi de mon séjour à Walt Disney lorsque j’avais 8 ans. Encore aujourd’hui, j’ai en mémoire la joie que j’ai ressentie en voyant mes personnages préférés : Mickey Mouse, Donald Duck, Cendrillon… Aujourd’hui, du haut de mes 31 ans, je doute que la vue de ces mascottes m’apporte autant de joie… J’étais donc craintive que la même comparaison soit applicable, c’est-à-dire que le retour à cet endroit ne fasse pas surgir un sentiment aussi intense que celui enfoui dans mes souvenirs depuis 15 ans.
À peine arrivée à destination j’ai su. J’ai su que l’admiration que j’avais pour ce petit coin de pays n’était pas que fabulation. Je me suis tout de suite sentie chez moi. Alors même si j’étais dans un des moments les plus difficiles de ma vie, j’ai senti qu’il y avait quelque chose là-bas qui me ressemblait, qui m’attirait, qui m’envoûtait. Malheureusement, après une semaine, j’ai dû retourner à la réalité de ma vie québécoise. Mais le processus, lui, ne faisait que commencer.
Des jours, des semaines, des mois passèrent. L’orage s’installa un certain temps et puis, tranquillement mais sûrement, les nuages se dissipèrent. C’est alors que je l’ai entendue, cette petite voix intérieure, me disant qu’au fond de moi-même, je savais ce que je devais faire.
Certains trouvent que je suis tombée sur la tête, d’autres que je suis fonceuse ou encore que je suis chanceuse. Je leur répondrai simplement que, pour une fois, I AM ME. Et c’est souvent lorsque nous commençons à être nous-mêmes que les choses se placent. Comme si l’univers entier n’attendait que cet instant pour que les étoiles s’alignent.
Tout d’un coup, ce fut donc une évidence. J’ai senti l’appel, l’appel de cet endroit où je me sens si bien. Cet endroit où les arbres sont gigantesques. Cet endroit où les couchers de soleil sont à faire rêver. Cet endroit où se côtoient mer et montagnes. Cet endroit, c’est Vancouver. Ainsi, sans le moindre effort, comme si tout était déjà prévu, je me suis à nouveau retrouvée à cet endroit. Me voici donc là-bas pour 2 mois. Où ici, devrai-je plutôt dire.
Non, je ne suis pas en vacances et oui, je suis consciente de la chance que j’ai de pouvoir y travailler, même à distance. Mais le plus important dans tout ça c’est que, pour une fois, j’ai écouté cette petite voix intérieure. Il m’aura fallu 16 ans pour comprendre, mais aujourd’hui JE SUIS MOI, I AM ME, I AM A VANCOUVERITE and I like it!
Revision: Josée Goupil