De quoi ai-je peur? Du refus. De l’échec. De me faire dire NON à un devis. Qu’un client n’aime pas mes idées. D’échapper une fôte dans un texte. J’ai peur de ne pas trouver la ligne, l’idée avant mon deadline. De perdre un client. De ne plus aimer ce que je fais. Je pense que je redoute aussi le succès. Je sais, c’est paradoxal.
J’angoisse à l’idée d’être dépassé. Qu’un concepteur-rédacteur plus jeune, plus créatif et moins cher prenne ma place. J’ai peur de ne plus être branché. De devenir un mononcle et de faire juste des jokes plates. J’ai peur de ramollir et de trouver mon confort un peu trop confortable.
J’ai peur de ne pas retrouver l’AMOUR. De ne pas avoir d’enfants. Et de vieillir seul.
Je suis effrayé à l’idée de perdre mes parents, mes frères, ma filleule, mes amis. Et toute autre personne que j’aime.
Je doute constamment. De moi. De mes idées. De mes talents. Et de l’avenir.
J’ai peur de refaire constamment les mêmes erreurs. Sans apprendre. J’ai peur de manquer de temps pour réaliser tous mes rêves. J’ai peur de passer à côté d’opportunités parce que j’ai peur.
J’ai peur de perdre mon sens de l’humour, ma capacité à m’émerveiller et à avoir le bonheur facile. J’ai peur de perdre mon cœur d’enfant à force d’être trop occupé à être un adulte.
Chaque jour, j’ai peur. Mais je continue d’avancer. Parce que comme à vélo, c’est la seule façon de garder l’équilibre.
C’est con! Parce qu’à chaque fois que j’affronte ces peurs irrationnelles, après, j’ai moins peur.
Je crois qu’au fond, je suis comme tout le monde. J’ai juste peur d’avoir peur!