C’est la peur au ventre et le coeur confiant que j’ai répondu à cet appel du syndicat de la commission scolaire - pour laquelle je travaillais depuis près de quinze ans - en novembre 2013…
- Madame Bissonnette, nous vous contactons aujourd’hui pour être certains que vous comprenez les conséquences de votre démission. Êtes-vous consciente que vous renoncez à votre ancienneté, à votre poste ainsi qu’à tous vos avantages sociaux?
Et moi de répondre « oui » sur un ton plus que confiant. Ma décision était prise, et elle était sans équivoque. Je serais maintenant l’artiste de ma propre vie!
…
Assise à la table de ma cuisine, j’ai raccroché et fixé la fenêtre pendant une heure sans même regarder le paysage. J’avais beau avoir le coeur confiant, j’étais terrorisée. Cette affirmation officielle avait insidieusement invité tous les doutes et les incertitudes à venir faire le party dans ma tête. Par chance, ma petite poulette qui venait tout juste d’avoir un an s’est alors réveillée de sa sieste, ce qui a mis fin à ma torpeur. Temporairement, on s’entend.
Tu te demandes peut-être pourquoi? Pourquoi moi, j’ai osé prendre une décision de cette envergure? Je dois t’avouer tout-de-go que je fais partie de ces femmes qui veulent tout. Oui, je veux tout et je l’assume. Je veux être une maman présente, une amoureuse comblée, une leader authentique passionnée par son travail et un modèle pour mes filles. Je veux un horaire flexible et me sentir libre d’être l’artiste de ma propre vie. Je veux aussi être confortable, voyager et rire le plus souvent possible. Je veux du vrai, du bon et du beau. Je veux tout. Point.
Et c’est la raison pour laquelle je persévère depuis un an et demi. Malgré les doutes, la peur, et les incertitudes…
Est-ce que c’est toujours facile, beau, pis toute pis toute? Non. Mais cette dernière année et demie a été la plus nourrissante de toute ma vie!
Et j’ai ma petite théorie là-dessus, c’est la théorie du balancier. En gros, plus tu vas loin dans le côté positif (bien-être), plus tu dois apprendre à gérer du négatif (mal-être). L’important, ce n’est pas les pôles opposés, mais bien le poteau qui les tient.
Je sais, je sais, dit comme ça ce n’est pas super clair. Pour t’aider à comprendre, je vais te donner un exemple…
En août dernier, je rencontrais Geneviève Young pour la première fois - grâce à mon amie Jennifer qui m’avait proposé de co-animer avec elle des Dreamclass . Lors de cette rencontre, je suis tombée en amour avec ce concept, ainsi qu’avec sa conceptrice. Et c’est peu dire : J’ÉTAIS EMBALLÉE! (Positif). TOUT m’allumait dans ce projet (positif +) qui se fondait parfaitement avec ma mission de vie : aider les gens à se réaliser pleinement. Tsé quand tu as l’impression d’être au bon endroit au bon moment? (Positif +++)
Qu’est-ce que tu crois qui s’est passé quand l’euphorie est passée? J’AI EU LA CHIENNE!!! À quoi j’avais pensé de m’embarquer dans un projet qui me demanderait de parler devant 100 personnes pendant 30 minutes??? Moi qui n’ai jamais voulu être conférencière??? J’avais foutrement la trouille! Et ça, eh bien c’est le retour du balancier. C’est le négatif qu’il faut apprendre à gérer. La peur, les doutes, les incertitudes, en veux-tu en v’là! Peur de m’exposer, de me tromper, de m’embarquer dans un projet trop grand pour moi, etc.
Vois-tu, j’ai appris que le positif ET le négatif étaient indissociables. Que les peurs, les incertitudes pis toute pis toute, ben ça fait partie de la game. Qu’il faut apprendre à gérer les deux, parce qu’ils arrivent presque toujours l’un après l’autre… Et c’est ça, la danse de la vie.
Mais l’important dans tout ça, comme je te le disais plus haut, ce n’est pas les pôles opposés, mais bien le poteau qui les tient.
Pis le poteau, ben c’est toi, pis moi, pis nos rêves de fous, nos visions, nos passions, pis tout le potentiel qui nous habite et qui nous fait si peur. C’est vrai : on a juste peur de notre grandeur.
Ouais, il faut être incroyablement grandes pour se sentir aussi petites parfois… C’est ça ma théorie tu vois?
Alors osons! Osons se choisir malgré. Malgré les doutes, la peur et les incertitudes!
Je ne te le cacherai pas. Depuis que je me suis choisie, mes masques tombent les uns après les autres. C’est apeurant, mais tellement libérateur! C’est le plus beau cadeau que j’ai choisi de me faire. J’ai choisi d’être l’artiste de ma vie, et d’avoir le courage de gérer les malgré.
C’est la peur au ventre et le coeur confiant que je te parle pour la première fois aujourd’hui, sous la magnifique tribune de Femmes Alpha. Parce qu’un jour de novembre 2013, j’ai reçu un appel du syndicat de la commission scolaire… Et j’ai osé. Malgré.
À toute ta grandeur de femme Alpha,
Josyane Bissonnette