Dans mon enfance, tu semblais TOUT SAVOIR.  Tu avais réponse à tout! Ton départ m’a fait vivre le deuil, le vrai, il y a de ça bientôt 15 ans. Mais ton absence m’a laissé sans réponse sur ce sujet.  Malgré tout, j’ai surmonté cette épreuve... Malgré tout, j'ai encore bien des questions.

Tu me le disais souvent à propos de l’amour, du travail et des impôts : « c’est la vie , Annik ! » Pour un homme renommé pour son intelligence hors du commun, je trouvais toujours cette réponse un brin simpliste. Tu me disais que j’allais apprendre moi aussi… et donc voici.

Oui, oui, je sais… la mort, ça fait partie de la vie. Toute bonne histoire a une fin. Bla, bla, bla. Ça nous bouleverse quand même toujours. Suicide, accident, cancer, maladie… Depuis quelques mois, plein de petites flammes se sont éteintes dans ma vie. Des gens que je connaissais de près ou de loin, que j’aurais aimé mieux connaître davantage. Les funérailles se succèdent. Et comme toi, je les déteste. Les rapprochements familiaux, ne sont-ils pas qu’éphémères? N’est-il pas trop tard pour « célébrer la vie d’un être cher » lorsque tout ce qui nous reste est des souvenirs?

Oui, oui, je sais… que la vie est trop courte. Il faut la vivre pleinement, vivre notre bonheur au quotidien, profiter de chaque moment. Mais quand est-il de la peine engendrée par ces départs?  Comment nous soutenons-nous, tout un chacun, dans nos deuils sans que l’effet domino du poids de la tristesse ne s’empare de nous?

Oui, oui, je sais… seul le temps répare les deuils. À chacun de trouver son rythme de guérison, d’adaptation à l’absence d’un proche. Mais comment rendre le néant moins vide pour ceux qui restent? Comment ne pas s’engouffrer avec eux? Comment ne pas se sentir coupable d’avoir du plaisir, de sourire, de rire? Comment leur parler de choses qui paraissent insignifiantes en comparaison avec leur peine?

Oui, oui, je sais… la mort est souvent un soulagement après de longues souffrances. La famille, pour l’avoir vécu de près, souffre aussi. Mais leur deuil n’en est non moins soulagé. Comment reconstruire une vie normale quand le focus des aidants est maintenant disparu? Quand ce qui nous unissait en pensée et en action est maintenant poussière?

Tu es pensif, tu te frottes le sourcil en réfléchissant à toutes mes questions… je t’imagine. J’ai trois ans, je suis assise sur tes genoux, tu ris comme le père Noël pour me changer les idées. Mes souvenirs sentent la laine, la soupe et le réconfort. Puis je te revois, amaigri, le regard qui essaie d’être réconfortant, protecteur même si apeuré, pendant que j’appelle le 911 pour te faire transporter à l’urgence. As-tu eu le temps dans ta vie ici et là-haut pour trouver les réponses? Me les chuchoterais-tu doucement? Ou me rassureras-tu simplement en me disant : « c’est la vie, Annik , c’est la vie. »? Oui, oui, ça je le sais, j'ai appris...

Ta fille qui t'aime,

Annik

RÉVISION Josée Goupil

Description de produit : petite femme rapide et efficace qui jongle une vie aux multiples passions.

Ingrédients/faite à base de : femme à 100%,  bonheur familial,  passions pédagogiques et entrepreneuriales.

Valeurs nutritives :  un excellente source de créativité, faible en chiffres, remplie de bonne humeur vitaminée, faible en gestion du ménage mais excellente garocheuse de traîneries dans des coins bien cachés.

Conservation : plus de 40 ans grâce au yoga et à la course à pied, à  température ambiante élevée.

Points de vente : Créations Les Gumes, Séminaire des Pères Maristes, dans son salon, dans ses running, sur son tapis de yoga.

annik@creationslesgumes.com

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