Te sens-tu belle, toi?

C’est pas que je me trouve pas belle, nenon, je me trouve pas pire, pas une top modèle mais cute, même jolie… Mais, je t’avoue ça juste à toi, parce que je sais que ça restera entre nous deux, je ne me sens pas belle…

Y’a des moments dans ma vie de femme où je me suis sentie forte, confiante, fière et donc : belle! Et depuis ce temps, on dirait que je suis toujours à la recherche de ce fameux feeling. Maintenant dans ma quarantaine, me semble que je suis sensée me connaître assez bien pour faire transparaître les qualités, les forces qui font de moi une belle femme, non? Mais on dirait que la plupart des matins, j’ai beau être entourée de gens que j’aime, faire du sport, faire des trucs qui me tentent, travailler dans un boulot fantastique, rien n’y fait. J’me sens pas belle.

Les moments où je me suis sentie la plus belle? Quand j’ai quitté mes parents pour emménager avec mon chum (devenu mon mari) à 19 ans, quand je me suis retrouvée devant mon premier groupe comme enseignante au secondaire, quand j’ai accouché de chacun de mes 3 enfants, et quand j’ai eu mon entreprise, quand j’ai ouvert ma boutique et quand j’ai publié mes 3 livres… Tous ces premiers moments, ces débuts, l’excitation, la motivation, ça me donnait confiance en moi, ça démontrait mon épanouissement, et ainsi ma beauté se prélassait au grand jour. Ahhh… soupir…

Ma famille est terminée, mon mari et moi c’est pour la vie, j’enseigne depuis 15 ans, c’est moins nouveau, mon entreprise est du passé, mes livres sont en tablettes… Et donc je ne sais plus trop quoi faire pour m’embellir. Là tu te dis : « Ouin, crime puf, elle a pas à se plaindre, c’est quand même un beau parcours... », ben oui, c’est certain! C’est pas ça qui me chicote!  Quand on a vécu de méchants beaux grands moments comme ça, est-ce que c’est possible d’atteindre le même niveau de « beauté ressentie » dans notre quotidien ordinaire? Parce que tsé, il me reste quand même la moitié de ma vie à vivre!

Non, mais, dis-moi, crois-tu que je m’inquiète pour rien? On parle pour parler là, mais toi, te sens-tu belle? Parce que tu es superbe! D’ailleurs quand je te regarde, je suis un peu jalouse de ton sourire épanoui et de tous les succès que tu vis…

Mais tsé, je m’aime, là, c’est pas ça le problème. Avec mes bourrelets, mes beaux yeux verts, mes petites rides d’expressions, mes bras musclés, mes cheveux grichus et mes jolis mollets de coureuse… C’est le feeling de me sentir belle que je recherche…  Dis-le-moi si tu sais où le trouver, OK? Parce que toi, tu as l’air d’en avoir trouvé une caisse au Costco… Pis la jalousie, c’est pas beau!

Révision: Josée Goupil