La carte d'affaires, c'est un rite de passage, un objet anodin, mais oh! combien rempli de sens. Souvent, celle-ci officialise notre départ en entreprise. On reçoit cette boîte de l'imprimeur rempli d'espoir, de mille et un futurs liens à former, de mille et une futures mains à serrer, de mille et un clients potentiels à convaincre. C'est une boîte de mille petits cartons colorés, oui, mais pour l'entrepreneur à ses débuts, c'est le premier pas dans la grande aventure! Le début du STATUT d'entrepreneur.
Mais lorsque tout est fini, que notre porte-feuille ne s'enorgueillit plus de nos cartes d'affaires, il y a un deuil à faire.
Nous redevenons juste nous-mêmes, et non «nous-chef-d'entreprise». Et souvent, notre soi-même s'est perdu sur la route de l'entrepreneuriat. Comment retrouver notre fierté, ce qui nous anime sans l'approbation du petit bout de carton qui authentifiait le tout? Comment trouver l'étincelle si nous ne sommes plus à la tête de NOTRE entreprise, de NOTRE rêve?
C'est déjà quelque chose d'énorme que de fermer son entreprise, de mettre fin à certains projets, de se résoudre à entrevoir d'autres rêves, différents... On oublie souvent qu'il y a aussi le deuil du STATUT d'entrepreneur. Le deuil de la carte d'affaires: quand un petit bout de carton devient une pierre tombale, et que l'entrepreneur en nous doit reposer en paix...
Révision: Josée Goupil